Pour une planète vivable en 2030

Il n’est plus possible de penser que la situation actuelle de la planète et des humains qui l’habitent, décrite partout comme inquiétante, n’est qu’une péripétie banale de l’histoire. Beaucoup d’éléments constitutifs de notre période sont inédits (surpopulation, destruction de la nature, artificialisation du vivant, mondialisation, etc.) et certains sont déjà irréversibles (épuisement des ressources, changements climatiques, érosion de la biodiversité, etc.). L’humanité intervient désormais de façon majeure sur sa nature propre (depuis la sélection d’embryons, jusqu’à un futur proche habité de surhumains et transhumains ?), sur son évolution et sur l’ensemble de la biosphère.

Cette situation interroge la recherche, à la fois élément de diagnostic, de solutions et de problèmes. Pourquoi autant d’investissements pour des plantes transgéniques et aussi peu sur les méthodes culturales écologiques ou la gestion participative de la diversité génétique ? Pourquoi les thérapies géniques et pas plus de recherches sur les maladies contagieuses des pays du Sud, sur la santé environnementale ? Pourquoi de nouvelles machines nucléaires et pas plus de recherches sur les économies d’énergie ou la relocalisation de l’économie ?

Ce que sera le monde en 2030 dépend largement de ce qui se passe aujourd’hui et se passera demain dans les laboratoires. C’est pourquoi les orientations scientifiques comme les développements technologiques ne peuvent plus être laissés entre les mains de quelques spécialistes, ni pilotés par les seuls désirs de profit ou de puissance. L’heure est à une mobilisation des consciences et des savoirs disséminés dans la société, dans leur diversité, et à un dialogue renouvelé entre chercheurs scientifiques et citoyens chercheurs d’avenir, pour un monde à échelle humaine.

Politis est partenaire de Dialogues Sciences-Planète

Écologie
Temps de lecture : 1 minute

Pour aller plus loin…

« La mer nous remet à notre place : un existant qui ne voit pas tout »
Entretien 14 novembre 2025 abonné·es

« La mer nous remet à notre place : un existant qui ne voit pas tout »

Philosophe et autrice de L’Être et la mer, Corine Pelluchon appelle à regarder l’humanité depuis l’océan, pour repenser sa place, appréhender sa vulnérabilité et ouvrir à un imaginaire de la solidarité.
Par Caroline Baude et Hugo Boursier
COP 30 :  « En tant qu’activistes, on est presque obligées de trouver des manières originales de militer »
Entretien 14 novembre 2025 abonné·es

COP 30 : « En tant qu’activistes, on est presque obligées de trouver des manières originales de militer »

Après plus d’un mois de navigation, cinq activistes pour le climat sont arrivées à la COP 30, à Belem, à bord d’un voilier. Objectif : faire converger les luttes climatiques, antiracistes et féministes. Entretien.
Par Kamélia Ouaïssa
À Belém, un projet d’égouts symbole du racisme environnemental
Reportage 10 novembre 2025 abonné·es

À Belém, un projet d’égouts symbole du racisme environnemental

En prévision de la COP 30, des travaux d’assainissement sont menés à la Doca, un quartier aisé de Belém, au détriment de Vila da Barca, bien plus défavorisé. La population, rompue à la résistance, dénonce du racisme environnemental.
Par Giovanni Simone et Anne Paq
Le paradoxe brésilien : du pétrole pour financer la transition
Reportage 10 novembre 2025 abonné·es

Le paradoxe brésilien : du pétrole pour financer la transition

Le gouvernement autorise de nouveaux forages au large de l’Amapá, l’une des régions les plus pauvres du pays. Un pari économique qui contraste avec l’urgence des enjeux climatiques et représente une menace directe pour la Guyane voisine.
Par Tristan Dereuddre