Pour une planète vivable en 2030

Il n’est plus possible de penser que la situation actuelle de la planète et des humains qui l’habitent, décrite partout comme inquiétante, n’est qu’une péripétie banale de l’histoire. Beaucoup d’éléments constitutifs de notre période sont inédits (surpopulation, destruction de la nature, artificialisation du vivant, mondialisation, etc.) et certains sont déjà irréversibles (épuisement des ressources, changements climatiques, érosion de la biodiversité, etc.). L’humanité intervient désormais de façon majeure sur sa nature propre (depuis la sélection d’embryons, jusqu’à un futur proche habité de surhumains et transhumains ?), sur son évolution et sur l’ensemble de la biosphère.

Cette situation interroge la recherche, à la fois élément de diagnostic, de solutions et de problèmes. Pourquoi autant d’investissements pour des plantes transgéniques et aussi peu sur les méthodes culturales écologiques ou la gestion participative de la diversité génétique ? Pourquoi les thérapies géniques et pas plus de recherches sur les maladies contagieuses des pays du Sud, sur la santé environnementale ? Pourquoi de nouvelles machines nucléaires et pas plus de recherches sur les économies d’énergie ou la relocalisation de l’économie ?

Ce que sera le monde en 2030 dépend largement de ce qui se passe aujourd’hui et se passera demain dans les laboratoires. C’est pourquoi les orientations scientifiques comme les développements technologiques ne peuvent plus être laissés entre les mains de quelques spécialistes, ni pilotés par les seuls désirs de profit ou de puissance. L’heure est à une mobilisation des consciences et des savoirs disséminés dans la société, dans leur diversité, et à un dialogue renouvelé entre chercheurs scientifiques et citoyens chercheurs d’avenir, pour un monde à échelle humaine.

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Écologie
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