Le cas des OGM

Patrick Piro  • 25 octobre 2007 abonné·es

C’est l’un de ses développements inattendus, le Grenelle de l’environnement aura permis une avancée substantielle sur le dossier des OGM. Au lancement du processus, le thème n’est encore qu’un simple paragraphe des questions sanitaires, au grand dam des associations. Elles obtiennent une première victoire début août, avec la constitution d’un groupe de travail spécifiquement dédié aux OGM [^2]. Il faut dire que l’expansion des cultures transgéniques (22 000 hectares cette année), hors de tout cadre légal, rend la situation explosive pendant tout l’été.

Ce sont encore les OGM qui animent le Grenelle dès la rentrée de septembre : Jean-Louis Borloo annonce une loi prochaine, et surtout laisse entendre qu’un moratoire est inévitable [^3]. Tollé à la FNSEA, le syndicat agricole majoritaire, qui claque la porte du groupe OGM, puis revient à la table des discussions, convenant finalement, début octobre, qu’un gel des cultures transgéniques est acceptable, dans l’attente de la fameuse loi destinée à les encadrer. Les associations boivent du petit-lait, mais se retrouvent aussi, d’une certaine manière, prises dans un piège : majoritairement anti-OGM, elles ne peuvent rejeter la perspective d’une loi qui encadrera (et régularisera donc) les cultures transgéniques ­ une directive européenne l’impose. Tout en gardant l’espoir d’y imposer des contraintes telles qu’elle sera dissuasive pour les agriculteurs.</>

[^2]: Un huitième groupe, consacré aux déchets, viendra aussi compléter les six thématiques initiales.

[^3]: Nathalie Kosciusko-Morizet l’avait laissé entendre un peu auparavant avant dans Politis n° 968.

Écologie
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