Refuser la misère

Au lendemain des fastes médiatiques célébrant la Journée du refus de la misère du 17 octobre, les grandes organisations tirent le bilan de la précarité en France et proposent des outils pratiques pour en sortir. Comme chaque année, Médecins du monde (MDM) http://www.medecinsdumonde.org publie les résultats du rapport de l’observatoire de la Mission France, issu de l’analyse des 40 000 consultations réalisées dans les 21 centres d’accueil, de soins et d’orientation de l’association en 2006. Cet observatoire, présenté comme un « baromètre du non-accès aux soins en France » , dresse le portrait d’une population « vulnérable et accumulant les obstacles » : précarité, pathologies aggravées par les conditions de vie, retards d’accès aux soins, freins à l’accès aux droits et même refus de soins émaillent le quotidien des plus modestes. Plus grave, 2006 aura vu une baisse du nombre de patients reçus en consultations (- 16 %) par MDM. Une tendance qui semble se confirmer en 2007 et s’explique « tant par les reculs législatifs que par l’atmosphère de déni de droits, de suspicion et, bien sûr, les chasses à l’étranger ». Du côté d’ATD Quart Monde <www.atd-quartmonde.asso.fr>, les actions d’échange et d’interaction entre personnes en situation de grande précarité et militants ou citoyens lambda ne manquent pas . Plus théorique, mais pas moins utile, l’ouvrage Mieux connaître ses droits, guide juridique contre l’exclusion balaye le « maquis » législatif censé protéger les plus fragilisés, de la famille à la justice en passant par le travail, le droit des étrangers ou le logement. Conçu par une équipe de juristes, ce guide est un outil de référence pour les professionnels, les militants associatifs et surtout les personnes touchées par la grande pauvreté. Où l’on regrette le prix salé de l’ouvrage.