À quand la révolution ?

Xavier Frison  • 15 novembre 2007 abonné·es

Au moment où la Fondation Abbé-Pierre lance son opération SOS Taudis [->www.fondation-abbe-pierre.fr/sos-taudis
] et rappelle que « 2 187 000 personnes vivent dans des conditions très difficiles ou dégradées » , entre 800 et 2 500 personnes, selon les sources, défilaient le 11 novembre dernier à Paris, en solidarité avec les mal-logés. Le cortège, parti de la rue de la Banque (voir Politis n° 973), défilait à l’appel du collectif d’associations réunies au « ministère de la Crise du logement » <www.ministeredelacrisedulogement.org> aux cris d’ « Un toit c’est la loi ! » ou de « ça suffit, Mme Boutin ». Il en faut plus pour émouvoir la ministre de la Ville, auteur de multiples déclarations visant à rappeler son intransigeance vis-à-vis des campements sauvages de mal-logés, ou de pas logés du tout, dans la capitale. Alors que l’on attend toujours des mesures « coups de poing », à la hauteur de la crise en cours, comme la réquisition de logements inoccupés, Christine Boutin annonce une « traque aux marchands de sommeil ». L’idée : demander aux préfets « l’application stricte de l’ordonnance de 2007 qui impose aux marchands de sommeil de remettre leur habitat aux normes et de reloger les occupants » .

L’intention est louable, et le ménage mérite d’être fait dans le milieu des hôteliers transformés en urgentistes du logement. Mais donner un coup de peinture dans la cage d’escalier ne diminuera pas la facture ahurissante payée par les pouvoirs publics (plusieurs milliers d’euros mensuels par chambre) pour des pièces de quelques mètres carrés où s’entassent des familles entières, dont certaines pourraient aisément supporter un loyer « normal ». On attend donc avec impatience la vraie révolution du logement, qui consisterait à réquisitionner les nombreux immeubles achetés par des institutionnels (banque, fonds d’investissement, etc.) et laissés vides dans un seul but spéculatif. En plus d’être diablement efficace, la mesure ferait un beau symbole.

SOS Taudis :

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