Goncourt et Renaudot

Christophe Kantcheff  • 8 novembre 2007 abonné·es

La tombola commerciale du livre a distingué cette année le Mercure de France, avec Alabama Song , de Gilles Leroy, qui obtient le Goncourt, et Gallimard, pour Chagrin d’école , de Daniel Pennac, à qui revient le Renaudot. Le Mercure étant une filiale de Gallimard, tous les bénéfices reviendront donc à cet éditeur, après ceux générés par les Bienveillantes (450 000 ventes), Goncourt l’an dernier. Ces résultats sont le fruit d’évidentes tractations (il a fallu plus de dix tours d’élection pour les couronner ; Pennac n’était pas dans la dernière liste des Renaudot). Et pour que tout soit cohérent, les deux livres distingués sont de notables bouses. Aux pénibles chromos de Pennac sur l’éloge des cancres… mais qui lisent !, répond la littérature poussiéreuse de Gilles Leroy, reprenant pour l’occasion la « légende » de Scott et Zelda Fitzgerald, qui, à force d’être ressassée, s’est transformée en un usant cliché. Comme nombre de ses collègues romanciers qui racontent sa-petite-histoire-à-sa-mémère, Leroy a psychologisé à mort le personnage de Zelda, à qui il s’est totalement identifié. Dans Alamaba Song , on trouve aussi des adjectifs et des phrases de ce genre : « J’étais amoureuse du bel homme avantageux qui parlait anglais avec un accent sensuel à vous faire frissonner des dents. » Tu veux mon dentifrice ?

C. K

Culture
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