José Bové bientôt chez le juge

Claude-Marie Vadrot  • 8 novembre 2007 abonné·es

Le 12 novembre, un pique-nique s’improvisera devant le palais de justice de Millau. Une escorte d’honneur pour José Bové, qui, à 14 heures, sera reçu par la juge d’application des peines « «  pour définir, explique le pourfendeur des OGM en lisant sa convocation, la peine de substitution pour aider à votre réinsertion » . Plus les gens seront nombreux à camper devant le tribunal plus la réinsertion sera facile. Et puis nous travaillons aussi pour Rachida Dati, si nous faisons beaucoup parler de notre palais de justice, nous avons des chances de le conserver ».

Pour José Bové, le choix est désormais clair : « Nous sommes dans un combat politique, le président de la République nous a donné raison, donc il n’est pas nécessaire de me réinsérer. » La position de l’Alliance pour la planète et de la Confédération paysanne vient d’être réaffirmée : le temps est venu d’une amnistie écologique, tout comme on efface les contentieux après un conflit social. Bové rappelle qu’il ne demandera rien, qu’il ne saurait être question de marchander les conditions de sa liberté, et qu’il est bien connu, de toute façon, que la moitié des gens condamnés en France à moins d’une année de prison ne sont jamais appelés à subir leur peine.

Nul ne sait quand auront lieu les prochains procès des faucheurs, sauf celui d’Orléans, programmé pour la mi-décembre. Pour l’instant, toutes les enquêtes, qui concernent des centaines de personnes, apparaissent gelées. Les gendarmes auraient même fait discrètement savoir qu’ils étaient plus que lassés de participer à des instructions qui ne semblent même plus passionner le pouvoir politique. Un seul objecteur d’OGM risque l’incarcération, Jean-Émile Sanchez, de la Confédération paysanne. Le paysan du Larzac craint qu’avant les municipales l’indulgence, et surtout l’arrêt de toutes les poursuites, ne soit pas dans l’air du temps : « Il faut bien donner quelques gages à la FNSEA et surtout aux parlementaires de l’UMP. » De toute façon, c’est le président qui décidera du cours de la justice. Comme au Tchad…

Politique
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

Zucman light : « Bolloré ou Arnault pourraient très bien être exonérés de cet impôt »
Entretien 30 octobre 2025

Zucman light : « Bolloré ou Arnault pourraient très bien être exonérés de cet impôt »

Maître de conférences en économie à l’université de Bordeaux et coresponsable du département d’économie de l’Institut La Boétie, Éric Berr pointe la nécessité de la taxe Zucman et les limites de la version allégée par le Parti socialiste.
Par Lucas Sarafian
Taxe Zucman : le périlleux calcul des socialistes
Budget 30 octobre 2025 abonné·es

Taxe Zucman : le périlleux calcul des socialistes

Jouant la carte de la responsabilité, le PS rêve de faire adopter une mesure alternative à la taxe Zucman. Au risque de s’isoler du reste de la gauche et de perdre le rapport de force face au gouvernement.
Par Lucas Sarafian
Carlos Martens Bilongo : « Je suis victime d’un scandale d’État »
La Midinale 29 octobre 2025

Carlos Martens Bilongo : « Je suis victime d’un scandale d’État »

Après les révélations du site L’Informé sur la note mensongère de Tracfin, Carlos Martens Bilongo, député LFI du Val-d’Oise, est l’invité de « La Midinale ».
Par Pablo Pillaud-Vivien
Roger Martelli : « La gauche doit renouer avec la hardiesse de l’espérance »
Entretien 29 octobre 2025 libéré

Roger Martelli : « La gauche doit renouer avec la hardiesse de l’espérance »

Spécialiste du mouvement ouvrier français et du communisme, l’historien est un fin connaisseur des divisions qui lacèrent les gauches françaises. Il s’émeut du rejet ostracisant qui les frappe aujourd’hui, notamment leur aile la plus radicale, et propose des voies alternatives pour reprendre l’initiative et retrouver l’espoir. Et contrer l’extrême droite.
Par Olivier Doubre