L’aveu de Sarkozy

Michel Soudais  • 13 novembre 2007
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A quelques heures du début d’un mouvement social qui s’annonce dur, c’est à Strasbourg, devant le Parlement européen, que Nicolas Sarkozy est venu promettre de mener «jusqu’au bout» les réformes contestées.

Ce faisant, le chef de l’Etat a avoué conduire ses réformes au nom de l’Europe. D’une certaine idée de l’Europe, devrait-on dire, tant cette politique, commune à l’ensemble des pays de l’Union européenne quelle que soit la couleur partisane de leur gouvernement, paraît obéir à une inspiration économique libérale unique qui vise au démantèlement des droits sociaux, économiques et même démocratiques de l’ensemble des peuples.

«J’ai engagé une politique de réformes , a déclaré Nicolas Sarkozy aux députés européens. Ces réformes, il n’est pas de l’intérêt de l’Europe qu’elles échouent parce que c’est grâce à ces réformes que la France assainira ses finances publiques et que la France respectera ses engagements» . A l’évidence il s’agit des engagements de fidélité aux politiques européennes décidées par les Vingt-Sept ou de compatibilité avec elle.

Après avoir prétendu que ces réformes avaient été «approuvées» par les Français, M. Sarkozy a assuré qu’il les mènerait «jusqu’au bout» . «Rien ne me détournera de mon objectif. Et c’est le meilleur service que la France peut rendre à l’Europe» , a-t-il conclu.

Merci à Nicolas Sarkozy d’avouer que sa politique de «modernisation» contre les aspects desquels se lèvent de forts mouvements sociaux découle des engagements européens pris par lui et ses prédécesseurs, engagements que l’on retrouve dans le nouveau traité européen de Lisbonne qu’il veut imposer sans référendum.

Les grèves dans les transports et l’énergie qui commencent ce soir, celles de la fonction publique, la semaine prochaine, et la bataille pour le refus d’un traité qui conduit aux réformes libérales qui génèrent ces conflits ne devraient former qu’un seul et même combat.

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