Le miracle de la nature
Dans « la Forêt de Mogari », Naomi Kawase met en scène deux personnages trouvant la voie de la sérénité au terme d’un deuil.
Un film d’une humanité première, plastiquement sublime.
dans l’hebdo N° 974 Acheter ce numéro
Le cinéma de Naomi Kawase est peuplé d'absents dont le souvenir n'abandonne jamais ceux qui ont continué à vivre. Comme une trace indélébile, et même active, tant se prolongent les bouleversements dûs à leur disparition. Après Suzaku , le premier film de fiction de la cinéaste japonaise, qui racontait l'exil obligé d'une famille à la suite de ce qui semblait être le suicide du père, puis Shara , qui s'ouvrait par la définitive sortie hors champ d'un fils, la Forêt de Mogari a le deuil pour objet.
Une parenthèse joyeuse dans la vie d’une jeune femme et d’un vieil homme confrontés à la perte. DR
Naomi Kawase n'a pas le souci du pittoresque anthropologique. Mais Tokyo n'est pas la capitale de son cinéma, et le Japon qu'elle filme se situe hors de la modernité des grandes villes. Ainsi, la Forêt de Mogari s'ouvre sur l'image d'un cortège d'enterrement en pleine campagne. Aucun détail ni gros plan, mais à distance le cortège passe, avec fanions, clochettes et cercueil. « Ce sont les villageois eux-mêmes qui s'occupent de l'enterrement de leurs voisins, sans passer par la crémation ni faire appel à des entreprises de pompes
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