Politis et le référendum

Denis Sieffert  • 29 novembre 2007 abonné·es

Depuis lundi, Politis accueille dans ses locaux le Comité national pour un référendum (CNR). Il en sera ainsi pendant la durée de la campagne [[Nous avons en vente à Politis (aux heures ouvrables : 9 h-17 h) les affiches du CNR (14 euros les 100), et le courrier peut être domicilié à « CNR, chez Politis, 2, impasse Delaunay, 75011 Paris ». Prière en revanche de ne pas essayer de joindre le CNR sur nos lignes téléphoniques.
Site : <www.nousvoulonsunreferendum>.]]. Notre décision résulte d’un engagement démocratique évident. Le traité dit « de Lisbonne » ne mérite pas moins que feu le traité constitutionnel européen d’être soumis à l’approbation de nos concitoyens. Le déni de démocratie auquel on nous prépare devrait être insupportable à tous, quelle que soit l’opinion que l’on a sur le fond du document. On peut être favorable au nouveau traité et estimer que son adoption par une majorité parlementaire mécaniquement acquise au gouvernement ne lui conférera pas la légitimité nécessaire. Et juger que l’Europe, plus que jamais, a besoin de vrais débats qui sensibilisent l’opinion. Il y a beaucoup d’hypocrisie à maugréer contre l’indifférence des Français, et à tout faire pour les éloigner des prises de décisions les plus importantes. La bataille pour un référendum est une bataille pour l’Europe. Une Europe dont chaque citoyen se sentirait proche et partie prenante.

Nous ne nous résignons pas non plus devant les arguments de certains dirigeants socialistes qui cherchent à minimiser l’importance du débat. On aurait mieux à faire « qu’à se diviser sur l’Europe » , a récemment déclaré Ségolène Royal. Outre que la « division » c’est aussi la démocratie, et qu’on aurait tôt fait avec ce genre d’arguments de justifier l’abolition de toute consultation électorale, nous devons aussi prendre conscience que l’Europe est aujourd’hui déterminante dans nos vies quotidiennes. Il n’y a donc rien de plus urgent que d’en débattre. Ni les conflits sur les retraites et la durée du travail, ni ceux sur les services publics, ou sur les OGM, ou sur les désordres climatiques, ou sur la monnaie, ne sont indépendants de la question européenne. Comment justifier que ce qui conditionne aussi fortement nos vies se décide ailleurs et sans nous ?

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