Sarkozy, six mois de casse

Les huit personnalités de notre Observatoire du 6 mai se penchent sur l’action du Président, après six mois d’exercice (à raison d’une par jour, pendant une semaine, ces contributions sont à consulter en accès libre **ici** ). Et dénoncent un effet régressif en matière de retraites, de santé, d’immigration, de justice, etc.

Christophe Kantcheff  • 15 novembre 2007 abonné·es
Sarkozy, six mois de casse

Au soir de l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, nous savions que la politique réactionnaire contenue dans son programme ne resterait pas à l’état de promesses. C’est pourquoi, parmi d’autres initiatives, Politis a proposé à huit personnalités de se constituer en « Observatoire du 6 mai » en vue d’intervenir et de dénoncer publiquement toute parole ou mesure « susceptible de porter atteinte aux libertés ou à la dignité humaine, d’enfreindre l’esprit de justice, d’aggraver les inégalités sociales, ou les déséquilibres environnementaux » . Un travail de vigilance rendu d’autant plus essentiel que l’opposition « officielle », PS en tête, a, depuis, fait faillite.

Illustration - Sarkozy, six mois de casse


AFP

D’une certaine façon, ce dossier réalisé par l’Observatoire du 6 mai est une réponse à cette « opposition fantôme » , évoquée dans ces colonnes la semaine dernière. Au moment où les mouvements de grève se multiplient et où les forces sociales n’ont rien à espérer de la « gauche de droite » (et de sa mascotte la plus clinquante, Bernard-Henri Lévy), il n’est pas inutile que des personnalités aux horizons et aux centres d’intérêts différents ­ universitaires, chercheurs, syndicalistes, associatifs ­ se penchent ensemble sur l’action de Nicolas Sarkozy.

Le calendrier crée l’occasion : six mois d’exercice. Six mois de « rupture » , disait-il, c’est-à-dire six mois de casse. Le bilan que dressent les membres de l’Observatoire du 6 mai est sans appel. Chacun a choisi une mesure, un acte ou des propos emblématiques, relevant de son secteur d’activité. Annick Coupé s’est ainsi arrêtée sur la question des retraites, Bernard Dréano sur celle des relations entre l’Europe et les pays de la Méditerranée, Éric Fassin sur le recours à l’émotion en politique, Hélène Franco sur la dépénalisation du droit des affaires, Didier Ménard sur le contrôle des arrêts maladie par les employeurs, Dominique Rousseau sur l’usage sarkozien des institutions, Pierre Tartakowsky sur l’obsession du chiffre en matière d’immigration, et Jacques Testart sur l’utilisation des tests ADN pour les regroupements familiaux.

Ces huit regards spécifiques sur des domaines particuliers convergent : tous pointent le danger et l’effet régressif du sarkozysme appliqué. Rassemblées, les analyses de l’Observatoire du 6 mai font clairement apparaître que la politique mise en oeuvre, même agrémentée de tressautements médiatiques désordonnés, fait système. Le problème ne réside certainement pas, ou pas uniquement, dans le style ou la méthode. Mais dans la cohérence idéologique, antisociale et liberticide du président Sarkozy. C’est là tout l’enjeu des mouvements d’opposition actuels.

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