Réformes inacceptables

Thierry Brun  • 13 décembre 2007 abonné·es

Syndicats et associations de chômeurs dressent un constat alarmant face à la vaste réforme de l’assurance chômage qui est en train de se dessiner dans les négociations sociales. Une manifestation parisienne a été organisée le 8 décembre à l’initiative de quatre associations de chômeurs (AC !, Apeis, CGT-chômeurs et MNCP) « contre le chômage et toutes les formes de précarité, pour la justice sociale » , deux jours après l’adoption en Conseil des ministres du projet de loi prévoyant la fusion de l’ANPE avec le réseau des Assedic [^2]
. Et les trois principaux syndicats de l’ANPE (SNU, FO et CGT), ainsi que SUD, ont appelé à une nouvelle grève contre ce projet le 18 décembre. Le SNU-ANPE refuse « la tentative de liquidation du service public » et la « création d’un organisme conçu comme une machine répressive à l’encontre des chômeurs » . « Voilà une grosse réforme qui n’apportera rien » , a réagi le MNCP, qui demande, entre autres, « une réforme du financement pour sortir de la dualité assurance-assistance » . Le projet de loi devrait être débattu à l’Assemblée nationale à partir du 8 janvier, le gouvernement souhaitant une adoption parlementaire avant les municipales de mars 2008.

Syndicats et associations sont également inquiets du contenu des propositions discutées dans le cadre des négociations sur la réforme du marché du travail et sur l’assurance chômage. Parmi les propositions « les plus scandaleuses » que le Medef tente d’imposer aux syndicats, AC ! a pointé la « flexibilisation du CDI » , le « CDI dit « de mission » » et la « séparabilité « à l’amiable » » . Une nouvelle réunion, prévue le 14 décembre, reviendra sur la dernière mouture de l’avant-projet d’accord transmis par le Medef aux partenaires sociaux. Pour l’association de chômeurs, « le projet patronal d’accord reste inacceptable, même si tous les syndicats sauf la CFE-CGC y voient des « avancées », encore « floues » » . L’association note aussi que « prouver la compétence des partenaires sociaux à négocier un accord pourrait devenir l’enjeu principal pour certaines organisations, depuis [l’annonce de] la convocation par le gouvernement d’une conférence sociale le 19 décembre portant, entre autres, sur le marché du travail » .

Syndicats et associations ont relevé les divisions patronales entre les organisations, mais aussi à l’intérieur du Medef, en attendant la prochaine conférence sociale, une de plus, qui promet de belles empoignades.

[^2]: Les associations de chômeurs ont publié une plate-forme revendicative « pour une garantie de revenu et la continuité des droits », signée par la FSU, l’Union syndicale Solidaires, le SNU-ANPE et la Confédération paysanne. Consultable sur .

Temps de lecture : 2 minutes