La Ligue veille

Nous les avions, à tort, passés sous silence dans notre dossier sur la Chine (voir Politis n° 984). Les travaux du groupe de travail Chine de la Ligue des droits de l’homme (LDH) méritent pourtant d’être connus. Membre du collectif Chine JO 2008, la LDH et son groupe constitué au printemps 2005 publient un bulletin mensuel clair et fouillé sur la situation des droits humains dans le pays.

Dans la livraison de décembre 2007 de ce bulletin, on apprend, au chapitre « Conflits ouvriers », que « la colère continue de grandir depuis octobre parmi un million de paysans de toute la province du Liaoning, victimes d’une arnaque industrielle et qui avaient investi en pure perte leur épargne dans une société de produits pharmaceutiques ». Cette entreprise avait d’abord promis de gros rendements dans l’élevage de fourmis, avant de cesser brusquement d’acheter les fourmis et de payer les dividendes promis. Les manifestations du début du mois se sont étendues du siège de l’entreprise et des bâtiments du gouvernement local vers l’aéroport, les gares et les missions diplomatiques « pour réclamer le paiement de milliards de yuans ».

Le 19 décembre, à Dongzhou, un millier de policiers, usant de grenades lacrymogènes, ont dégagé un pylône de ligne électrique en construction raccordé à une centrale d’énergie. Les villageois bloquaient l’accès au pylône depuis 2005, « estimant qu’on avait réquisitionné leurs terres pour ce chantier sans leur donner d’indemnisation correcte ». Le lendemain, c’était l’Assemblée générale des Nations unies qui adoptait une résolution (non contraignante) demandant un moratoire sur les exécutions capitales. Parmi les pays opposés à ce moratoire, la Chine, aux côtés de l’Iran et des États-Unis.