Alain Robbe-Grillet

Christophe Kantcheff  • 21 février 2008 abonné·es

Le cliché est sous toutes les plumes: le «pape» du Nouveau Roman est mort. Le pape? Non, le diable! Le diable, tant il fut détesté en France, sans doute à cause de l’assurance hautaine, ponctuée souvent de son rire sardonique, avec laquelle Alain Robbe-Grillet renvoyait par-dessus tête tous les poncifs, toutes les idées reçues, tous les conforts de la littérature. Robbe-Grillet, mort à 85 ans dans la nuit du 17 au 18 février, était un organisateur, un chef de meute, un combattant.

Dans les années 1950, avec l’appui de son éditeur, Jérôme Lindon, directeur des éditions de Minuit, la complicité de ses confrères nouveaux romanciers (Claude Simon, Nathalie Sarraute, Claude Ollier, Michel Butor, Robert Pinget…) et le renfort de quelques universitaires, il a déclaré la guerre aux vieilles habitudes et aux recettes rentables. Publiant des chefs-d’oeuvre, les Gommes (1953) et le Voyeur (1955), avant de jeter à la face des esprits sclérosés le manifeste théorique Pour un nouveau roman , en 1963. Robbe-Grillet a fait des livres, des films, et la révolution en littérature. Une grande figure vient de s’éteindre.

Culture
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