Tout feu tout flamme

137000 kilomètres. 19 pays. Une cinquantaine d’étapes… Soit le plus long relais olympique de l’histoire. Pékin espère faire de ce premier exploit amorçant les JO 2008 une vitrine de la Chine moderne. Allumée le 24 mars à Olympie, la flamme olympique doit faire connaître sur son parcours les trois thèmes des Jeux de Beijing, «Jeux verts, Jeux technologiques, Jeux du peuple», et le thème du relais, «Itinéraire de la concorde». Un message de paix et d’amitié frisant la provocation après la répression des émeutes au Tibet qui ont fait environ 140 morts ces dernières semaines. De fait, la vitrine dont rêve Pékin a déjà reçu quelques pavés. En Grèce, le 30mars, où des militants de la cause tibétaine ont tenté de bloquer l’arrivée de la flamme olympique dans le stade d’Athènes. Le 31 mars, jour de passage de la flamme à Pékin, des manifestations ont eu lieu, notamment à Paris, pour dire «Non, au passage de la torche au Tibet» (prévu en juin). Pour le passage de la flamme le 7 avril dans l’Hexagone, différentes communautés (<www.tibetan.fr>) invitent à se mobiliser, à partir de 11h, sur le parvis des Droits de l’homme au Trocadéro, jusque dans la soirée, devant le Mur de la paix au Champs-de-Mars.

Alors que les appels au boycott déclenchent des débats en cascade et que les pétitions de soutien au Tibet additionnent les signatures ­1 400 000 pour <www.avaaz.org> le 31mars ­, l’association Tibet libre demande au Comité olympique d’exiger «que la Chine tienne ses engagements en matière de droits de l’homme, indissociables des valeurs olympiques» . Sur le même ton, Amnesty International France rappelle qu’elle n’appelle pas au boycott et préfère mener une «campagne d’envergure» pour réclamer la mise en place des réformes promises par les autorités chinoises en 2001 lors de l’attribution des JO à Pékin. Et l’ONG de préciser qu’elle «souhaite utiliser cette occasion de façon constructive, en mobilisant le grand public et le monde sportif en faveur de changements positifs» . Comment se mobiliser? En arborant des drapeaux et des écharpes tibétains devant des lieux symboliques, en alertant les élus locaux, ou en organisant des lectures de messages de solidarité, propose, entre autres, le site <www.tibet.fr>. De son côté, la Ligue des droits de l’homme invite tous les citoyens à écrire à l’ambassade de Chine à Paris pour exprimer leur indignation et leur solidarité avec les victimes de la répression.