De faibles condamnations

La Ligue de défense juive a commis de nombreuses agressions, notamment à Paris. Nous rappelons ici qu’en trois circonstances particulièrement graves les coupables n’ont pas été arrêtés, ou ont été jugés et condamnés à de faibles peines, le plus souvent avec sursis.

Politis  • 29 mai 2008 abonné·es

Le 7 avril 2002, lors d’une manifestation du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) « contre le terrorisme et l’antisémitisme, avec Israël, pour la paix et sa sécurité » , qui a rassemblé plus de 50 000 personnes à Paris, un commissaire de police a été grièvement blessé à l’arme blanche. L’auteur présumé serait un extrémiste pro-israélien du Betar ou de la LDJ, selon divers témoins. Le ministre de l’Intérieur, Daniel Vaillant, a réaffirmé son « entier soutien aux forces de police qui ont la délicate mission d’assurer la paix publique ». Jean-Paul Proust, préfet de police de Paris, déplore qu’ « un noyau de 400 à 500 personnes appartenant à des mouvements extrémistes pro-israéliens, organisés en commandos très mobiles, [n’ait] cessé de provoquer pendant plusieurs heures. Ils s’attaquaient au service de sécurité du Crif, aux policiers, aux journalistes et à tous ceux qui au plan ethnique ne leur plaisaient pas » .Dix personnes ont été interpellées mais seul un activiste a été condamné à quatre mois de prison dont deux avec sursis et deux ans de mise à l’épreuve avec obligation de soins psychiatriques et interdiction de détenir une arme. L’auteur présumé de l’agression contre le commissaire de police n’a pas été arrêté.

Le 30 décembre 2003, des étudiants d’une association antisioniste d’extrême gauche de Nanterre, l’Agen, ont été agressés à l’intérieur du tribunal administratif de Paris par des membres de la LDJ. La 10e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris a condamné, le 16 septembre 2004, un militant de la LDJ à dix mois de prison avec sursis et deux ans de mise à l’épreuve. Il avait été reconnu par les quatre victimes comme coauteur de l’agression. Un étudiant d’origine palestinienne avait été gravement blessé à l’œil droit. Le militant, qui était défendu par Maître Gilles-William Goldnadel, devra verser aux quatre parties civiles des sommes s’élevant de 1 300 à 3 000 euros. La peine de dix mois de prison avec sursis et deux ans de mise à l’épreuve d’un membre de la Ligue de défense juive sera confirmée le 1er mars 2005 au tribunal de Paris, l’intéressé et son avocat ayant renoncé à faire appel.

Le 28 septembre 2004, un groupe de 20 à 30 personnes a attaqué la librairie
Au Pays de Cocagne , rue Vieille-du-Temple, à Paris, où l’écrivain d’extrême droite Alain Soral participait à une séance de dédicace. Ces jeunes qui, selon de nombreuses sources, appartenaient à la Ligue de défense juive (LDJ) ou au Betar, avaient mis à sac la librairie après avoir brisé sa vitrine et agressé les clients, faisant six blessés légers. Une plainte a été déposée. Sans suite.

Société
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

Procès AFO : quand la « peur de la guerre civile » justifie les projets d’actions racistes
Terrorisme 28 juin 2025

Procès AFO : quand la « peur de la guerre civile » justifie les projets d’actions racistes

De l’instruction à la barre, les 16 prévenus ont constamment invoqué la crainte de la guerre civile qui les a poussés à rejoindre le groupe. Ils ont brandi cette obsession, propre à l’extrême droite, pour justifier les projets d’actions violentes contre les musulmans.
Par Pauline Migevant
Accélérationnisme : comment l’extrême droite engage une course à la guerre raciale
Idées 28 juin 2025 abonné·es

Accélérationnisme : comment l’extrême droite engage une course à la guerre raciale

L’idéologie accélérationniste s’impose comme moteur d’un terrorisme d’ultradroite radicalisé. Portée par une vision apocalyptique et raciale du monde, elle prône l’effondrement du système pour imposer une société blanche.
Par Juliette Heinzlef
« Notre école est le dernier service public du village »
École 26 juin 2025

« Notre école est le dernier service public du village »

Depuis vingt ans, 7 000 écoles publiques ont été fermées. Celle du Chautay, dans le Cher, pourrait également disparaître. Cette école est l’une des dernières classes uniques de ce département rural. Des parents d’élèves, dont Isabelle, ont décidé de lutter pour éviter cette fermeture.
En CRA, sans traitement contre le VIH, Joes est menacé d’expulsion
Asile 26 juin 2025 abonné·es

En CRA, sans traitement contre le VIH, Joes est menacé d’expulsion

Depuis deux mois, l’homme de 23 ans est retenu au CRA de Cornebarrieu (Haute-Garonne), où il n’a pas reçu son traitement contre le VIH. Les associations demandent une réévaluation de son dossier. Politis a pu le joindre.
Par Élise Leclercq