Europe : repartir sur de bonnes bases

Le Collectif pour une autre Europe énonce quatre priorités pour construire une Union démocratique, écologique, sociale et solidaire.

Thierry Brun  • 17 juillet 2008 abonné·es

Construire une nouvelle Europe, après le « non » irlandais au traité de Lisbonne : pour l’impulser, « un cadre de débat et de mobilisations » a été mis en place par le Collectif pour une autre Europe, explique Jean-Marie Roux. Secrétaire de la fédération des finances CGT, il est aussi l’un des porte-parole de ce collectif qui réunit des partis de gauche, excepté le PCF, des syndicats et des associations [^2]. Le 8 juillet, il a rendu public un document intitulé Une autre Europe est possible, dont le contenu revendique la « vocation sociale de l’Union européenne en mettant en avant quatre grandes priorités », radicalement différentes de celles annoncées par Nicolas Sarkozy dans le cadre de la présidence française de l’Union.
« Nous proposons un ensemble de mesures pour une Europe écologique, sociale et solidaire », annonce Aurélie Trouvé, coprésidente d’Attac et autre porte-parole du collectif. « Le traité de Lisbonne est mort. Il doit être retiré. Il faut en finir avec les traités actuels et refonder l’Europe sur de nouvelles bases, décidées dans le cadre d’un processus démocratique impliquant directement les peuples », souligne le collectif, qui a appelé à construire convergences et mobilisations tout au long du deuxième semestre 2008.

Dans ses quatre priorités, le Collectif pour une autre Europe revendique « un emploi pour toutes et tous » et l’adoption de me­sures concrètes, notamment une loi européenne fixant « l’objectif d’une baisse généralisée du temps de travail ». Le texte exige aussi des « conditions de vie décentes », par la mise en place de « critères de convergence sociaux » et l’obligation « d’un salaire minimum dans tous les États membres ». Des « services publics de qualité » sont une « exigence forte portée par les citoyens de tous les pays de ­l’Union », souligne le collectif, qui défend dans sa quatrième priorité « une Europe démocratique garantissant l’égalité des droits ». Des « outils au service de ces priorités » sont également présentés pour une réorientation « radicale » des politiques européennes.
« Ce qui est neuf dans notre démarche, c’est que nous affirmons notre volonté de sortir du coup par coup, explique Yves Salesse, de la Coordination des collectifs unitaires. Nous acceptons que la question européenne soit permanente. » Même son de cloche de la part de Roger Martelli, des « communistes unitaires » : « Nous avons mis en place un cadre de réflexion qui [n’est] pas conditionné par la conjoncture ». Le collectif a aussi présenté un calendrier des prochaines mobilisations, et proposé une convergence de ­celles-ci « à l’occasion d’un vaste rassemblement européen à Paris le 6 décembre ».
Ce rassemblement, sorte de contre-sommet européen, est prévu avant le dernier Conseil européen des chefs d’État et de gouvernement sous la présidence de Nicolas Sarkozy qui doit se tenir les 11 et 12 décembre à Bruxelles.

[^2]: Alter Ekolo, Attac, CGT-Finances, Confédération paysanne, Coordination des collectifs unitaires, Fondation Copernic, Forces militantes, FSU, La gauche Cactus, LCR, Les Alternatifs, Les Marches européennes contre le chômage, MARS-Gauche républicaine, Mémoire des luttes, Mrap, PCOF, Pour la République sociale, Réseau féministe « Ruptures », Ufal, Union générale des fédérations de fonctionnaires CGT, Union syndicales Solidaires.

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