Qui paye et pour quoi ?

Politis  • 11 septembre 2008 abonné·es

Lorsqu’il s’agit d’investir dans le nucléaire, l’État ne compte pas. Le contribuable si, surtout lorsque les retards s’accumulent. Neuf mois pour le chantier de l’EPR de Flamanville font dire à Yannick Rousselet, de Greenpeace France : « On nous chante “Tout va très bien Mme la marquise”, mais ils ne savent pas construire un EPR dans les délais et le budget annoncés. » Le tout premier EPR français d’Olkiluoto, en Finlande, affiche, lui, deux ans de retard. Qui va payer la note ?
Ça grogne aussi du côté d’Iter, le réacteur thermonucléaire prévu près de Forcalquier. La France investit 93 millions d’euros, non pas dans le réacteur
– qui coûtera 10 milliards d’euros sur quarante-cinq ans financés par 34 pays – mais pour l’aménagement d’une voie (provisoire) nécessaire aux allers et venues des convois exceptionnels. C’est plus que les 70 millions d’euros lâchés en décembre 2006 (portés en janvier 2007 à 111 millions) par l’État pour remédier au problème endémique des sans-abri. Les chiffres sont imparables. Ceux-là nous disent, entre autres, que 3 millions de pas ou mal-logés ne valent pas plus que quelques kilomètres de route.

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