Syndicats : laborieuse unité

Alain Lormon  • 18 septembre 2008 abonné·es

Trois représentants syndicaux étaient conviés samedi à débattre sur le stand de Politis de la question récurrente de l’unité. Claudie Martens (FSU) a tout d’abord rappelé que sa fédération avait, il y a quelques années, proposé la création d’un « comité de liaison » entre différentes organisations syndicales. Ne faudrait-il pas remettre cette initiative au goût du jour ? Michel Doneddu (CGT) a, pour sa part, récusé l’idée d’une division endémique. Il a pris pour exemple la prochaine journée du 7 octobre, pour laquelle « six organisations ont lancé un appel commun à une action unitaire interprofessionnelle ». « Il y a, a-t-il dit, un besoin de syndicalisme, mais avec des ombres au tableau » , évoquant « la défection annoncée de FO et de la CFTC » pour cette journée. « Mais il est vrai, a-t-il reconnu, que nous sommes le pays qui compte le moins de syndiqués et le plus d’organisations syndicales. »


Pierre Khalfa (Union syndicale Solidaires) a estimé que les salariés « attendent moins l’unité que l’efficacité ».
« Il faut pour cela, a-t-il ajouté, être capable de construire des stratégies. » Car, au nom de l’unité, il ne faut pas se satisfaire d’un « moins-disant syndical » . Il a regretté l’existence d’un « syndicalisme d’accompagnement des réformes libérales » . Au cours du débat avec la salle, plusieurs intervenants ont également critiqué « un syndicalisme de services ». D’autres ont souligné que la répétition des journées d’action, même unitaires, pouvait être facteur de découragement. D’autres, enfin, ont évoqué « le vide politique » comme un élément de démobilisation, ainsi que la précarisation du salariat. En guise de conclusion, Pierre Khalfa, qui s’est prononcé pour créer des « rapports de forces », a voulu voir « un signe positif » dans l’idée d’un référendum contre la privatisation de La Poste. Michel Doneddu s’est interrogé : « Pourquoi ne pas créer un cadre national » d’unité d’action ? Pour sa part, Claudie Martens s’est refusée « à opposer [comme l’avait fait un intervenant] *syndicalisme de services et syndicalisme d’action ».
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Politique
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