Darcos n’entend rien

Ingrid Merckx  • 23 octobre 2008 abonné·es

Personne ne pourra dire qu’ils en ont profité pour faire l’école buissonnière. Les personnels de l’Éducation ont attendu un dimanche pour protester contre les suppressions de postes et les réformes dans l’enseignement. 80 000 personnes ont défilé le 19 octobre à Paris, d’après les organisateurs (32 000 selon la police), soit tous les syndicats de l’Éducation, sauf le Snalc, et une cinquantaine d’organisations. Une semaine avant la rentrée, une vingtaine d’associations avaient lancé le coup d’envoi d’un plan d’action contre les réformes Darcos (voir Politis n° 1016). Après une première journée de mobilisation le 11 septembre, le 19 octobre restera comme la première grande manifestation de l’automne. Le 9 octobre, un sondage Ifop publié par Ouest-France annonçait que 69 % des Français jugeaient l’action des personnels de l’enseignement « justifiée ».

Ce succès marque-t-il un tournant ? Est-ce le signe que tout le monde n’est pas prêt à faire des économies sur l’Éducation ? « En temps de crise, les citoyens cherchent de la cohésion sociale, et c’est le service public qui l’assure. Le gouvernement aurait tort de s’entêter à l’affaiblir » , a déclaré Patrick Gonthier, président de l’Unsa Éducation. « L’immobilisme n’est pas une solution, c’est un crime contre l’intelligence » , a commenté Xavier Darcos le 19 octobre, amalgamant la protestation contre ses réformes à un refus total de réformes. Des réponses du gouvernement sont pourtant attendues concernant la réforme du lycée (l’horaire élève, le maintien de la voie technologique, la mise en place d’un lycée modulaire, la réforme du bac…), l’avenir des voies professionnelles, la formation des maîtres, le recrutement des enseignants, la revalorisation des métiers et le budget 2009. Les suppressions de postes ne toucheront pas les lycées en 2009, a précisé Xavier Darcos sur TF 1. Le 20 octobre, il a également opposé une fin de non-recevoir aux manifestants : *« Je ne referai pas le budget dans lequel nous sommes aujourd’hui engagés. »
*

Société
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