Darcos recule

Xavier Frison  • 18 décembre 2008 abonné·es

La mobilisation citoyenne, des lycéens dans la rue aux parents dans les écoles aura eu raison de la réforme des lycées voulue par Xavier Darcos. Du moins pour le moment. Lundi 15 décembre, le ministre de l’Éducation nationale a annoncé le report de la réforme de la classe de seconde, dont l’entrée en vigueur était prévue pour la rentrée 2009,
tout en souhaitant « prolonger les discussions » . Optimiste, François Fillon maintient que « la réforme du lycée sera conduite » . Sauf que les lycéens ne sont pas prêts à avaler n’importe quoi, comme le montrent les manifestations organisées en France, DOM-TOM inclus, depuis plusieurs semaines. Dénonçant une « réforme économique » « faite pour gagner de l’argent » , à coups de milliers de postes supprimés, les lycéens ne veulent pas subir le changement mais en être acteurs. Un « détail » que Xavier Darcos avait sans doute mésestimé.

Les syndicats n’ont pas tardé à réagir au report annoncé par le ministre. La FIDL, deuxième organisation lycéenne, espère que la suspension de la réforme n’est pas « une simple manœuvre politicienne » . Pour le syndicat enseignant SE-Unsa, qui n’a cessé de dénoncer « une réforme au pas de charge, hypothéquée par les économies budgétaires et concentrée sur la seule seconde » , d’autres sujets de tension persistent, comme la menace sur l’aide spécialisée aux enfants en difficulté. Les étudiants de l’Unef donnent eux rendez-vous « en janvier à Xavier Darcos et à Valérie Pécresse pour lever les craintes des lycéens et des étudiants, et répondre à leurs attentes » . Sur le front politique, enfin, Bruno Julliard, tout frais secrétaire national du PS à l’Éducation et ex-président de l’Unef, estime que la réforme oublie d’aborder « les méthodes pédagogiques, la primauté des filières générales sur les filières professionnelles et les métiers de l’éducation » . En attendant la prochaine étape, les lycéens ont décidé de maintenir les manifestations prévues les 16 et 18 décembre, et promettent de continuer la mobilisation après les vacances de fin d’année.

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