L’hiver, il neige…

Claude-Marie Vadrot  • 15 janvier 2009 abonné·es

Électricité de France et le gouvernement ont découvert il y a quelques jours que l’hiver, il fait souvent froid. Ce qui n’a rien à voir avec le réchauffement climatique mais beaucoup avec notre incapacité collective et individuelle à supporter le moindre aléa climatique. Le Premier ministre s’insurge publiquement contre la neige et voudrait que, pour faire face à des enneigements importants, qui n’y surviennent en moyenne que tous les vingt ans, Marseille soit équipée comme Montréal ou Moscou. Quant aux bonnes âmes d’EDF, elles nous menacent de coupures d’électricité, histoire de faire passer plus facilement les prochains projets (cinq) de centrales nucléaires. À commencer par ceux (deux) qui sont dans les cartons, notamment pour la Bretagne, les Bretons étant coupables d’avoir réussi à écarter la centrale de Plogoff au début des années 1980.

Les patrons d’EDF, jouant les prophètes de malheur avec la médiatisation de leurs « pics » de consommation, avouent indirectement que les 76,9 % d’électricité d’origine nucléaire ne constituent finalement pas une bonne solution. Ils font donc actuellement, et depuis le début de l’hiver, qui ne fut pas toujours très froid, appel à de l’électricité provenant de turbines à gaz pour la région parisienne et de centrales au fuel et au gaz. Sans compter l’électricité achetée à l’Allemagne. Ce qui réduit à peu de chose la fameuse « indépendance » énergétique revendiquée depuis des années. Surtout quand les énergies dites renouvelables ne représentent que 0,5 % de la consommation électrique.

Si l’électricité pose problème, c’est d’abord parce qu’en France, sur toute l’année, le chauffage domestique représente 13 % de la consommation électrique. Alors que ce mode chauffage représente la moins efficace des façons de se chauffer. Surtout dans les maisons individuelles ou les immeubles mal isolés. Mais cela représente la façon la moins coûteuse de construire. Résultat : dans plusieurs millions de logements HLM, notamment, les factures de chauffage électrique dépassent allégrement le montant des loyers. Ce qui explique notamment les impayés qui s’accumulent.
Fort logiquement, France éolienne a rappelé, il y a quelques jours, que l’augmentation du nombre des aérogénérateurs permettrait de faire face aux demandes hivernales dans la mesure où le gisement éolien est supérieur au cours de cette saison. C’est ce qu’ont compris depuis plusieurs années les Espagnols, qui évitent à cette période, grâce aux éoliennes, le recours à des centrales au fuel et au gaz.

Écologie
Temps de lecture : 2 minutes