Libre circulation ?

Politis  • 15 janvier 2009 abonné·es

La France est en retard. Dix pays de l’Union avaient levé les restrictions à l’accès des travailleurs bulgares et roumains à leur marché du travail. Le 9 janvier, la Grèce, l’Espagne, la Hongrie et le Portugal les ont rejoints. La France avait jusqu’au 31 décembre 2008 pour faire de même, date de fin de la première phase des dispositions transitoires concernant la libre circulation de ces « nouveaux » citoyens européens. Elle a finalement décidé de faire partie, au moins jusqu’en 2010, des pays qui imposent aux Roumains et aux Bulgares un permis de travail conditionnant un permis de séjour. Un frein à leur embauche (voir Politis n° 1031), une porte ouverte au travail illégal et un bon prétexte pour multiplier les expulsions.

Accords sur les flux migratoires

Si le Mali a refusé, le 8 janvier, l’accord sur les flux migratoires proposé par la France, le Burkina a annoncé deux jours plus tard qu’il le signait. Les Burkinabés sans papiers travaillant légalement en France pourront être régularisés. Les étudiants burkinabés y résidant pourront y bénéficier d’une première expérience professionnelle et 500 professionnels burkinabés par an pourront venir s’y former. Un autre accord a été signé le même jour à Ouagadougou avec l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine). En échange de quoi, Brice Hortefeux, ministre de l’Immigration, sera libre de poursuivre ses objectifs de reconduites à la frontière. 29 796 en 2008 contre les 26 000 prévues, s’est-il félicité le 13 janvier, en présentant son bilan. C’est ce qu’on appelle, sous couvert de « mieux faire profiter les pays africains des initiatives et des ressources de leurs diasporas » , une politique d’ « immigration choisie ».

Société
Temps de lecture : 1 minute

Pour aller plus loin…

« Je ne veux pas être déportée » : au CRA d’Oissel, la mécanique de l’enfermement
Reportage 27 novembre 2025 abonné·es

« Je ne veux pas être déportée » : au CRA d’Oissel, la mécanique de l’enfermement

Si le centre de rétention administrative (CRA) d’Oissel-sur-Seine, situé en pleine forêt, n’existe pas dans la tête des gens habitant aux alentours, l’enfermement mental et physique est total pour les femmes et les hommes qui y sont retenus. Politis a pu y rentrer et recueillir leurs témoignages.
Par Pauline Migevant
« À Paris, les manifs pour la Palestine doivent être à la hauteur des autres capitales européennes »
La Midinale 26 novembre 2025

« À Paris, les manifs pour la Palestine doivent être à la hauteur des autres capitales européennes »

Anne Tuaillon, présidente de l’association France Palestine Solidarité, est l’invitée de « La Midinale ». Ce samedi 29 novembre, 85 organisations dont LFI, le PS, le PCF, les Écologistes, la CGT et beaucoup d’autres, organisent une grande mobilisation pour la défense des droits du peuple palestinien sur la base du droit international.
Par Pablo Pillaud-Vivien
L’affaire Tran, exemple malheureux d’une justice à deux vitesses
Décryptage 25 novembre 2025

L’affaire Tran, exemple malheureux d’une justice à deux vitesses

112 plaignantes, 1 gynécologue… et 11 ans d’instruction. En 2027, le docteur Tran sera jugé pour de multiples viols et agressions sexuelles. Plaintes ignorées, victimes oubliées, délais rallongés… Cette affaire témoigne de toutes les lacunes de la justice en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
Par Salomé Dionisi
« J’étais bloquée face à son pouvoir de médecin »
Entretien 25 novembre 2025 abonné·es

« J’étais bloquée face à son pouvoir de médecin »

Julia* fait partie des nombreuses patientes qui accusent le médecin gynécologue Phuoc-Vinh Tran de viols et d’agressions sexuelles. Treize ans après les faits, elle souhaite prendre la parole pour dénoncer les dégâts que causent les lenteurs de la justice.
Par Hugo Boursier