Têtes au carré

Le casting du rassemblement écologiste mené par Daniel Cohn-Bendit aux européennes est bouclé.

Patrick Piro  • 22 janvier 2009 abonné·es

C’est fait, les écologistes ont bouclé, à deux noms près, le choix de leurs têtes de liste pour le scrutin des européennes de juin 2009. Avec une avance méritoire sur la concurrence, malgré la difficulté de l’exercice imposé : préserver tous les équilibres et les parités auxquels ils s’astreignent. Et ce non plus au sein du seul parti Vert, mais du rassemblement Europe Écologie piloté par Daniel Cohn-Bendit – « de Bové à Hulot » –, que les Verts ont rejoint fin août.
Huit régions électorales, autant de binômes femme-homme à déterminer. Les « non-Verts » étaient connus depuis le 19 décembre, choisis par le comité de campagne d’Europe Écologie. Avec la première place pour quatre « hors partis » : Sandrine Bélier (ex-directrice de France Nature environnement, Est), Jean-Paul Besset (proche de Nicolas Hulot, Massif central-Centre), Yannick Jadot (ex-directeur des campagnes de Greenpeace, Ouest) et José Bové (Sud-Ouest).
Les quatre autres premières places étaient réservées à des Verts. Elles viennent d’être attribuées, à la suite du vote des adhérents la semaine dernière : Hélène Flautre (députée européenne, Nord-Ouest), Michèle Rivasi (adjointe au maire de Valence, Sud-Est), Raliba Dubois (syndicaliste, La Réunion) ou Harry Durimel (conseiller municipal de Pointe-à-Pitre, Guadeloupe), et… Daniel Cohn-Bendit, qui avait proposé d’émarger au contingent des Verts en soumettant sa désignation à leurs suffrages, sans péril. Ce dernier avait promis « du sang et des larmes » en prévision des frustrations. Pas de psychodrames, mais un claquement de porte, celui d’Antoine Waechter : le chantre du « ni droite-ni gauche » n’a pas obtenu de place au soleil – ce qui était prévisible.
Les Verts aussi ont grincé de dents : ils n’ont guère été consultés pour le choix des têtes « non vertes » ni pour leur « parachutage ». Dans la région Ouest en particulier, les amis de Dominique Voynet poussaient Jean-Philippe Magnen, adjoint au maire de Nantes et très bien implanté. Critique récurrente également : le manque de contenu politique d’Europe Écologie, et un ancrage à gauche insuffisamment affirmé. Résultat, les courants voynettistes et radicaux se sont abstenus de ratifier le vote des militants lors du Conseil national des Verts (Cnir) dimanche dernier. « Mais personne n’a voulu bloquer le processus » , observe Jean-Louis Roumégas, porte-parole.
En revanche, le Cnir a porté un jugement sans appel sur le manifeste « New Green Deal » du Parti vert européen, sous l’égide duquel Cohn-Bendit veut placer cette campagne. Un avertissement pour Dany.

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