Un cinéma de combat

Un organisateur de Bobines sociales
présente ce festival parisien dédié aux luttes.

Christine Tréguier  • 29 janvier 2009 abonné·es

Depuis quand le festival existe-t-il ?

Antoine I Le projet a été initié en 2004 par un groupe de jeunes communistes qui souhaitaient un festival autour des questions sociales, du travail, de la précarisation, des résistances. Au fil des ans, un collectif d’une quinzaine de personnes s’est constitué, des militants d’autres pays, des syndicalistes, des pros et des électrons libres, tous amoureux du cinéma.

Comment vous organisez-vous ?

Nous sommes une quarantaine de bénévoles, presque tous du XXe, un arrondissement où il n’y a pas de cinéma, hormis le MK2. Nous louons donc une salle privée, le Studio de l’ermitage, et cette année nous avons aussi des séances hors les murs. Le budget, c’est le conseil régional seul, la mairie se défaussant.

Un thème particulier ?

Au départ, nous avons choisi le thème de la Françafrique, à cause du Cameroun, du problème toujours actuel du colonialisme, ce grand non-dit en France, indissociable des problèmes du travail. On avait aussi pensé au vingtième anniversaire de la chute du mur de Berlin. Et d’autres murs ont émergé de la sélection : le mur entre Israël et la Palestine vu par Georgi Lazarevski depuis un hospice dans le Jardin de Jad . Le mur/frontière au Mexique filmé par Ackermann en 2002, ou celui érigé par les Tchèques pour parquer les Tziganes que montre Juliette Jourdan dans Étrangers de l’intérieur. En fait, les murs sont partout, dans le Paris haussmannien filmé par Stan Neumann, dans le Shanghai nouveau, entre les générations et les peuples, dans les frontières pour les sans-papiers. Il y a aussi ceux que les gens construisent pour s’isoler des autres, comme le montrent deux films argentins, Vecinos (« les Voisins », de Rouven Rech) et la Zona (fiction de Rodrigo Pla).

Temps de lecture : 2 minutes