L’amour n’est pas toujours dans le pré

La désertification des campagnes et la baisse du niveau de vie des agriculteurs rendent les unions difficiles. Une émission de téléréalité et plusieurs films récents témoignent du phénomène.

Ingrid Merckx  • 19 février 2009 abonné·es

«L’amour est dans le pré. » Que cette expression soit le titre d’une émission à succès ne doit rien au hasard. Après « Tournez manège » ou « Les mariés de l’A2 », jeux matrimoniaux périmés, le petit écran organise le bal des célibataires à la sauce paysanne. « Découvrez 11 nouveaux agriculteurs célibataires, avec pour la première fois, cette année, 2 agricultrices ! Issus de toutes les régions de France et de tous les corps de métiers agricoles, ils sont travailleurs, passionnés, proches de la nature… mais seuls ! » , annonce l’émission.

De vieux garçons et de vieilles filles endurcis, il y en a toujours eu. Mais, en ces temps de désertification des campagnes, de recul du niveau de vie agricole et de difficile transmission des petites exploitations, le problème prend des proportions inquiétantes. Foin de mondialisation, la misère affective et sexuelle dans nos campagnes est devenue un phénomène. C’était le sujet du film Je vous trouve très beau (Isabelle Mergault, 2006), où Michel Blanc, fermier veuf, partait à la (con)quête d’une jeune Roumaine prête à tout. C’est l’une des questions abordées par les récents documentaires de Raymond Depardon ( Profils paysans ) et Raphaël Mathié ( Dernière Saison ). « Le Chasseur français est plein d’offres de rencontres » , confiait le jeune documentariste lors de la sortie de son film, le 21 janvier. Jusque sur son site Internet, le magazine propose un onglet « Rencontres soft » : Saint-Flour (Cantal), « Femme, 50 ans… » , Gattières (Alpes-Maritimes), « Jeune octogénaire » , Perros-Guirec (Côtes-d’Armor), « Homme, 40 ans »…

L’une des annonces provient d’une Camerounaise. Justement, la nationalité de la femme que Jean Barrès, l’éleveur de Dernière Saison , avait accueillie dans sa ferme à la lisière du Cantal et de la Lozère pour en faire son épouse et héritière. Le courant n’est pas passé et l’éleveur s’est retrouvé seul. Sans traiter le sujet, le film suggérait l’existence de réseaux matrimoniaux franco-africains, cantalo-camerounais… « Et vous, la vôtre, vous l’avez rencontrée “par les copines” ? » Offre terre d’accueil pour compagne fuyant misère économique… Derrière les courriers du cœur, un marché louche ? Pour le meilleur ou pour le pire.

Société
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

Dissolution d’Urgence Palestine : face aux rapporteurs spéciaux de l’ONU, la France botte en touche
Répression 28 novembre 2025

Dissolution d’Urgence Palestine : face aux rapporteurs spéciaux de l’ONU, la France botte en touche

Fin septembre, le gouvernement français a été interpellé par quatre rapporteurs spéciaux de l’ONU sur les atteintes aux droits humains qu’entraînerait la dissolution d’Urgence Palestine. Politis a pu consulter la réponse du gouvernement, qui évacue les questions, arguant que la procédure est toujours en cours.
Par Pauline Migevant
« Je ne veux pas être déportée » : au CRA d’Oissel, la mécanique de l’enfermement
Reportage 27 novembre 2025 abonné·es

« Je ne veux pas être déportée » : au CRA d’Oissel, la mécanique de l’enfermement

Si le centre de rétention administrative (CRA) d’Oissel-sur-Seine, situé en pleine forêt, n’existe pas dans la tête des gens habitant aux alentours, l’enfermement mental et physique est total pour les femmes et les hommes qui y sont retenus. Politis a pu y rentrer et recueillir leurs témoignages.
Par Pauline Migevant
« À Paris, les manifs pour la Palestine doivent être à la hauteur des autres capitales européennes »
La Midinale 26 novembre 2025

« À Paris, les manifs pour la Palestine doivent être à la hauteur des autres capitales européennes »

Anne Tuaillon, présidente de l’association France Palestine Solidarité, est l’invitée de « La Midinale ». Ce samedi 29 novembre, 85 organisations dont LFI, le PS, le PCF, les Écologistes, la CGT et beaucoup d’autres, organisent une grande mobilisation pour la défense des droits du peuple palestinien sur la base du droit international.
Par Pablo Pillaud-Vivien
L’affaire Tran, exemple malheureux d’une justice à deux vitesses
Décryptage 25 novembre 2025

L’affaire Tran, exemple malheureux d’une justice à deux vitesses

112 plaignantes, 1 gynécologue… et 11 ans d’instruction. En 2027, le docteur Tran sera jugé pour de multiples viols et agressions sexuelles. Plaintes ignorées, victimes oubliées, délais rallongés… Cette affaire témoigne de toutes les lacunes de la justice en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
Par Salomé Dionisi