Après Katrina

La Nouvelle-Orléans est
à l’honneur du festival Banlieues bleues.

Denis Constant-Martin  • 19 mars 2009 abonné·es

La Nouvelle-Orléans occupe une place unique dans l’histoire des musiques afro-américaines, non parce qu’elle serait le lieu de naissance du jazz, mais parce qu’elle a de tout temps été un foyer d’innovations musicales. Pétrie d’influences diverses, point de contact du continent avec les Caraïbes, elle a engendré une culture créole, polymorphe, dynamique, qui s’est sans cesse renouvelée. Son endurance se voit aujourd’hui encore : alors que la Nouvelle-Orléans peine à se relever des boues toxiques de Katrina, de partout ressurgissent les musiques. Banlieues bleues a voulu saluer cette résilience en proclamant : « New Orleans is Now ! » (la Nouvelle-Orléans est bien vivante).

Ainsi, au cœur d’une riche programmation étalée sur dix-sept villes de Seine-Saint-Denis, un certain nombre de concerts feront entendre les musiques de l’après-Katrina. Les Soul Rebels (21 mars, Sevran), un orchestre de rue imprégné de rhythm and blues et de rap, incarnent cette capacité de récupération, quand les Wild Magnolias (10 avril, Bobigny) actualisent les airs de Mardi Gras. Charmaine Neville (5 avril, Clichy-sous-Bois) est à la fois une animatrice déterminée de la reconstruction et l’une des plus séduisantes voix de l’Afro-Amérique actuelle, aux confins du blues, du jazz et du funk. Blackkoldmadina refonde le rap sur les rythmes néo-orléanais, alors que Chuck Perkins les met au service de sa poésie (tous deux, 27 mars, Pantin). Le jazz, enfin, avec Terence Blanchard (9 avril, Épinay-sur-Seine, « Requiem for Katrina ») et Donald Harrison (30 mars, Montreuil-sous-Bois ; 10 avril, Bobigny), affirme toujours la modernité de la « Cité du croissant ».

Culture
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