Mille caméras pour Paris

Pendant que son parti dénonce le tout-sécuritaire, Bertrand Delanoë place la capitale sous vidéosurveillance, sans concertation avec les citoyens.

Claude-Marie Vadrot  • 26 mars 2009 abonné·es

«L’efficacité mécanique de la vidéosurveillance comme instrument de lutte contre la délinquance est régulièrement questionnée […]. La faible efficacité dissuasive de l’outil tend d’ailleurs, de plus en plus, à le transformer en un outil de police judiciaire. » C’est à peu près tout ce que dit le livre la France en libertés surveillées   du PS au chapitre « Vidéosurveillance », avec le reproche fait à Michèle Alliot-­Marie de vouloir « tripler le nombre des caméras de vidéosurveillance en France ».

Objectif difficile à tenir, mais que Bertrand Delanoë à décider d’aider en acceptant de décupler le nombre des caméras parisiennes grâce au « Plan 1000 caméras » proposé par le préfet de police. Proposé est impropre puisqu’en octobre dernier, quand le dossier est arrivé à la mairie de Paris, les élus ont découvert que, sur ce plan de « vidéoprotection », le nouveau vocable à la mode de l’Intérieur, les futurs emplacements des caméras – il y en a exactement 1 226 – étaient déjà indiqués. Ce qui n’a d’ailleurs choqué ni le maire ni sa majorité socialiste. Dans les mairies d’arrondissement et dans les conseils de quartier, souvent réunis à des heures plus ou moins accessibles aux salariés, les Parisiens se sont rendu compte que, s’il pouvait être question d’en déplacer quelques-unes, il n’était pas question de discuter du principe. Ni dans les quartiers ni ailleurs, puisque le 16 mars la majorité socialiste et l’UMP du conseil de Paris ont voté contre la proposition des Verts [^2] de tenir un large débat sur les caméras. Circulez, il n’y a rien à voir, sauf derrière les objectifs des caméras, dont les emplacements ont été fixés par les commissariats. Y compris près des centres d’hébergement ou de distribution de nourriture. Et nul ne sait qui va régler la facture de 150 millions. Plus les frais d’installation et d’entretien.

[^2]: Réunis avec d’autres dans un collectif « Démocratie et Libertés » dont le site Paris-sans-vidéosurveillance animera le débat refusé ailleurs.

Politique
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