Parutions

Joe Hill, légende du syndicalisme américain

Joe Hill, les IWW et la création d’une contre-culture ouvrière révolutionnaire, Franklin Rosemont, traduit de l’anglais (États-Unis) par Fréderic Bureau, Éditions de la CNT, 548 p., 20 euros.

Joe Hill faisait partie des Wobblies, ces syndicalistes itinérants du début du siècle dernier, qui défièrent avec humour et pugnacité le patronat états-unien. Historien du surréalisme et du mouvement ouvrier américains, Franklin Rosemont les présente ainsi : « Les Wobblies vivaient la révolution dont ils rêvaient. […] Tout ce qu’ils possédaient vraiment, c’étaient des chansons, des poèmes, de l’imagination, de la détermination, de la solidarité. » Si les membres de l’Industrial Workers of the World se rangeaient difficilement, on peut toutefois les classer dans la gauche libertaire marxiste. Aussi l’IWW n’avait-elle qu’un programme : « L’abandon total du contrôle de l’industrie à l’Union ouvrière […]. Nous voulons tout ! » À partir de la figure haute en couleur de Joe Hill, auteur de chansons populaires sur les grèves, dont la légende a été popularisée par Joan Baez dans les années 1960, Franklin Rosemont revient sur cette histoire peu connue en France. « Don’t mourn, organize » (« Ne vous lamentez pas, organisez-vous ! ») était le slogan préféré de ce troubadour du XXe siècle !

Christophe Goby

Contretemps revient !

Revue Contretemps, n° 1, nouvelle série, 1er trimestre 2009, www.contretemps.eu, éditions Syllepse, 160 p., 12 euros.

La revue dirigée par le philosophe Daniel Bensaïd, autrefois publiée par les éditions Textuel, avait disparu il y a près d’un an. Les éditions Syllepse ont accepté d’accueillir cette nouvelle série, désormais sous-titrée « Revue de critique communiste ». Les auteurs, la plupart membres ou proches du NPA, consacrent justement ce premier numéro à « La nouvelle gauche anticapitaliste », avec un entretien à deux voix où Olivier Besancenot débat avec le philosophe Luc Boltanski. Un numéro qui donne à connaître le débat d’idées au sein du NPA, mais qui comporte aussi un bel article de Stathis Kouvélakis sur « La Grèce en révolte » et un dossier passionnant sur « L’empire après les élections », avec notamment les regards de Mike Davis et d’Howard Zinn sur l’Amérique d’Obama.