Sarkozy compte sur ses amis

Natixis, filiale des Banques populaires et des Caisses d’épargne, plombée par la crise des subprimes, tombe entre les mains de proches du Président, comme Vincent Bolloré.

Thierry Brun  • 5 mars 2009 abonné·es

Dans l’entourage de Nicolas Sarkozy, il n’y a pas que François Pérol à être impliqué dans le dossier de la fusion des Banques populaires et des Caisses d’épargne. Un autre proche du Président, certes discret, est aussi présent dans Natixis, la filiale des deux banques coopératives. Vincent Bolloré, l’ami personnel de Nicolas Sarkozy, occupe une place de choix depuis la création en 2006 de la banque d’affaires qui a plongé de 2,8 milliards d’euros en 2008. Et il n’est pas inutile de rappeler que le fiasco enregistré par Natixis, connu depuis la fin 2007, a permis à l’Élysée d’accélérer la fusion des Banques populaires et des Caisses d’épargne.
L’homme d’affaires, qui a rendu maints services au chef de l’État, est en effet un « petit » actionnaire de Natixis qui a l’avantage d’être membre du conseil de surveillance de la banque et le président de son comité des rémunérations. Pour tenir cette place dans la tour de contrôle de Natixis, Bolloré a touché des jetons de présence, à hauteur de 28 000 euros au titre de l’exercice 2007.
Malgré la situation critique de la banque, Bolloré a remis au pot lors de l’augmentation de capital du groupe en septembre dernier. Une participation anecdotique, puisqu’il n’a souscrit que 1 404 actions nouvelles pour quelques milliers d’euros, en exerçant ses droits préférentiels de souscription en tant qu’actionnaire de la banque. Un investissement sans rapport avec la participation à l’augmentation de capital des dirigeants des Banques populaires et des Caisses d’épargne. Mais ceux-ci ont touché le pactole en codirigeant Natixis. Cette direction bicéphale devrait changer avec l’arrivée de François Pérol, à l’origine de la création de Natixis, à la tête du conseil de surveillance.

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