L’autisme, cette réalité ignorée

Avec « Je vais passer une bonne journée cette nuit », Brigitte Lavau brosse le tableau d’une institution pour adolescents autistes.

David Perrotin  • 23 avril 2009 abonné·es

C’est un regard à la fois tendre et humaniste sur des jeunes souvent ignorés par la société, qui ne les comprend pas ou ne cherche pas à les comprendre. À travers des activités aussi variées que le théâtre, la mosaïque, la peinture ou la musique, l’adolescent autiste s’exprime, partage, crée, dans un environnement qui lui permet de cultiver pleinement ses richesses. Brigitte Lavau, éducatrice à l’Hôpital des jonquilles, à Anthony (Hauts-de-Seine), dépeint dans ce livre le travail difficile et même ingrat des éducateurs, qui aident quotidiennement les enfants à mieux appréhender le monde extérieur et répondent à leurs questions existentielles. Qui les considèrent, tout simplement.

Brigitte Lavau s’interroge également sur l’avenir compromis de ces jeunes autistes qui se retrouvent très souvent, une fois adultes, dans des structures inadaptées. Ce récit, non sans humour, rend parfaitement compte de la réalité de l’autisme, cette maladie méconnue. Il propose aussi une réflexion intéressante sur la nécessité d’avoir des moyens, des structures adaptées et surtout du temps pour aider ces enfants. Un temps qui se fait de plus en plus rare, dans un monde où la ­productivité et la rentabilité prédominent, et où les souffrances n’ont pas leur place.
On pourrait reprocher à l’auteur de ne pas avoir présenté les différentes formes d’autisme ou de les rattacher à d’autres handicaps. Il n’en reste pas moins précieux, dessinant une réalité nuancée d’espoir, mélange de rire et de souffrance, qui donne envie de s’attacher à ces enfants plutôt que de les fuir.

Société
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