Tous ensemble !

Sous la pression de leur base, les syndicats ont décidé d’une nouvelle journée d’actions le 1er mai.

Thierry Brun  • 2 avril 2009 abonné·es

Dix jours après avoir mis dans la rue 1,2 à 3 millions de manifestants, un record sous l’ère Sarkozy, les huit syndicats CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires et Unsa ont fixé au 1er mai le « nouveau temps fort de mobilisation » . C’est la première fois que ces centrales se rassembleront autour de revendications communes à l’occasion de la Fête du travail. Elles appellent « leurs organisations locales à rechercher les modalités appropriées pour réussir cette journée de revendication syndicale en tenant compte des situations locales » , une formule très consensuelle. Pour garder la main sur leurs bases, les centrales syndicales, en particulier la CGT, se sont mises d’accord pour « faire du mois d’avril un mois de mobilisation ponctué d’initiatives visant à soutenir les actions engagées et à organiser les solidarités ».

Après la mobilisation du 19 mars, les principales confédérations sont restées sous la pression d’une base exaspérée par les plans sociaux à répétition. Quelques actions (Continental, Sony, 3M) ont montré les signes d’une radicalisation locale du mouvement. La réunion du vendredi 20 mars, au cours de laquelle les syndicats n’avaient pas été en mesure de s’entendre sur les suites à donner au mouvement et avaient repoussé leur réponse au lundi, avait suscité la remontée de quelques critiques dans les appareils syndicaux.
Dans une lettre adressée à Bernard Thibault, la fédération CGT de l’éducation, de la recherche et de la culture (Ferc) a, elle aussi, demandé la poursuite des mobilisations bien avant le 1er mai. « Les luttes menées depuis deux mois dans l’enseignement supérieur, et leur élargissement à la recherche et à l’éducation, voient maintenant la création de coordinations et de collectifs nationaux […] risquant de faire éclater le mouvement en cours, faute de perspectives plus rassembleuses. La construction du rapport de forces interprofessionnel permet, à l’inverse, de maintenir la mobilisation et renforce l’idée que “l’on peut gagner tous ensemble” » , a écrit la fédération. Dans une lettre ouverte adressée aux confédérations, les « porte-parole de la coordination nationale » des universités ont appelé à donner une « suite rapide » au 19 mars pour « construire le front large et déterminé indispensable face à un gouvernement qui ne comprend que le rapport de forces ».
Les huit syndicats se retrouveront le 27 avril pour débattre « des nouvelles initiatives » , en fonction « des réponses du gouvernement » , et surtout des actions menées localement.

Temps de lecture : 2 minutes