La gendarmerie du Val d’Oise enquête sur une grave affaire de vol de tartine en CE 2

Claude-Marie Vadrot  • 31 mai 2009
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Escalade invraisemblable de la violence, glissement tragique vers l’insécurité, deux mômes de CE (8 et 9 ans) de l’école de Courdimanche dans le Val d’Oise se sont chamaillés pour une tartine. Ou une part de gateau, l’enquête menée par la gendarmerie n’a pas encore vraiment éclairci ce point sur l’objet du délit tandis que le Président de la République espère, lui, que le renouvellement de tels faits odieux, augmentera sa part du gâteau électoral à partager dans une semaine. Nul ne sait non plus si, circonstance aggravante classique et relevant de la célèbre loi de Murphy, la loi de l’emmerdement maximum, la tartine litigieuse (si tartine il y a) est tombée du mauvais côté. La gendarmerie enquête également sur cet aspect essentiel de la querelle enfantine ayant entraîné une demie heure d’audition du gamin qui a défendu son casse-croûte. Car, c’est bien connu qui vole un gâteau ou une tartine, vole un vélo, puis un oeuf et enfin un boeuf. Ce qui nous amène à l’escalade majeure : la prochaine dispute scolaire du quatre-heures se fera de toute évidence à la mitraillette. D’où l’urgence de lancer à l’assaut de toutes les écoles de France la brigade d’intervention promise par le ministre de l’Education Nationale. Problème : d’après ce que je sais, sauf à être très sophistiqué, les portiques promis pour l’entrée des écoles, collèges et lycées ne repère pas les tartines. Il ne reste donc qu’une solution pour écarter les tentations et les bagarres : interdire les tartine et (ou) les gâteaux dans les écoles. Et c’est le moment que la ministre de la Justice choisit pour quitter son ministère pour aller à Bruxelles (ou à Strasbourg, elle ne sait pas trop…). Qui va donc pourchasser les délinquants juvéniles ?

La querelle de récré a entraîné une plainte de la mère dont le kid voulait la tartine et que l’autre (la propriété c’est le vol) ne souhaitait pas partager. Les peignées de récré font partie de l’insécurité qui monte dans les écoles et je songe avec une angoisse rétrospective à tous les horions que j’ai distribué dans la cour de mon école de Fontenay sous Bois. Et aussi d’ailleurs à ceux que j’ai reçus. Le laxisme de mon instit’ de l’époque nous a mené à la situation que nous connaissons aujourd’hui. D’autant plus que, circonstance aggravante, l’instituteur en question, vêtu d’une blouse noir (symbole de l’anarchie triomphante à venir) nous expliquait à quel point la bombe atomique était dangereuse.

Mais revenons aux faits et à la réalité politique: si les projets du président de détecter les potentialités de violence dés la crèche, au moment où les bambins se disputent sauvagement les biberons, avaient été appliqués, ce regrettable incident ne se serait pas produit. L’Education nationale aurait placé le bagarreur de tartine dans un établissement spécialisé réservé aux enfants chromosiquement violents…

Sarkozy, même dans les cours d’école, je te vois…

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