« Le planning ? Qu’est-ce que c’est ? »
Le planning familial est menacé de coupes budgétaires qui compromettraient gravement son action vis-à-vis des femmes. Reportage en Seine-Saint-Denis et retour sur les missions d’une institution parfois mal connue.
dans l’hebdo N° 1053 Acheter ce numéro

«Le planning familial ? Non, je ne sais pas où c’est… » , dit en fronçant les sourcils un homme d’une soixantaine d’années apparemment familier du quartier bouillonnant de la Basilique à Saint-Denis (93). Puis, curieux : « Qu’est-ce que c’est ? » Comme aucun des autres passants interrogés n’apporte de réponse, on finit par aller se renseigner au centre d’échographie à deux pas, où l’on nous indique enfin le chemin. L’endroit est discret, voire planqué, situé au rez-de-chaussée d’un immeuble. « Le bouche-à-oreille semble marcher. Quand elles en ont besoin, les femmes savent nous trouver » , sourit Valérie Boblet, 47 ans, conseillère conjugale au planning depuis l’âge de 25 ans. De fait, chaque année, le planning de Saint-Denis (membre du Mouvement français pour le planning familial) accueille, oriente, conseille sur des questions de contraception, d’avortement et de violences conjugales quelque 20 000 à 30 000 femmes. Avant de pénétrer dans la salle d’attente, on passe dans un sas où traînent des jeux d’enfants et dont les murs sont couverts de livres. S’y côtoient l’Histoire des femmes de Michèle Perrot et Georges Duby, les ouvrages de Françoise Dolto, et encore l’Abolition de Robert Badinter et quelques numéros des Temps modernes.