L’intérim, variable sinistrée

Les intérimaires sont les petites mains du capitalisme et les premières victimes de la crise. Le gouvernement poursuit cependant sa politique de flexibilisation de l’emploi, ignorant leur précarité.

Erwan Manac'h  • 21 mai 2009 abonné·es
L’intérim, variable sinistrée

L’intérim est une variable d’ajustement. Il permet aux entreprises de s’alléger ou de se dynamiser au gré de l’activité économique. Mais en période de crise, que deviennent les intérimaires ? Leur situation de précaire a été superbement ignorée par le plan de relance de Nicolas Sarkozy, présenté en février. Aucun dispositif, pas même le contrat de transition professionnel (CTP), n’a concerné les salariés en fin de mission d’intérim ou les intérimaires au chômage. Pourtant, sous l’action des gouvernements successifs, la flexibilisation du travail s’est généralisée, plongeant les emplois les moins qualifiés dans une précarité profonde et durable. « Les agences d’intérim ont réussi petit à petit à légitimer leur activité » , explique l’économiste Christophe Ramaux [^2] . Aujourd’hui, 13 % des emplois sont précaires du fait de l’intérim et plus encore du développement des CDD.

Premier à être touché par la crise financière, l’emploi intérimaire a chuté de 32,5 % (voir graphique ci-contre) en à peine un an, et le creusement spectaculaire du chômage des jeunes (+ 11,5 % en 2008) tient en partie à cette déconfiture. « La pression et l’inquiétude sont d’autant plus fortes

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