Qui est mon ennemi ?
Dans le cinéma américain, la chute du Mur a entraîné une évolution de la figure du « Mal », désormais intérieur et incernable.
dans l’hebdo N° 1062-1064 Acheter ce numéro
Le cinéma d’action américain a peu montré la foule de novembre, la liesse et les chants... L’événement l’a frappé autrement : à travers le spectacle de la pierre qu’on attaque, il lui a fait don d’une image qu’il n’oublierait pas. En 1996, Brian de Palma et Mission : Impossible ramènent l’espionnage Est/Ouest à l’escamotage d’une cloison de théâtre. En 1999, les frères Wachowski et Matrix font grimper au plafond leurs guerriers ninja, dans la poussière des balles et du ciment. Le passe-muraille reste la signature graphique de l’époque : son prodige court encore, de films hebdomadaires en campagnes pour Levi’s, SFR et consorts.
Si l’image est devenue leitmotiv, c’est qu’elle condense l’accord d’une géopolitique et d’une esthétique : l’idéologie de la fin des idéologies, le rêve d’un monde sans blocs ni frontières y rejoint l’idéal d’une mise en scène sans raccord ni collure, prête à basculer dans le bain universel des images.
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