Un été en précarité

Comme chaque année, la CFDT réalise un tour de France pour défendre le droit des saisonniers.

Fanny Derrien  • 17 juillet 2009 abonné·es

Trente-huit étapes, douze régions, le programme est pour le moins chargé. Le bus de la CFDT a entamé le 6 juillet son dixième tour de France pour dé­fendre les droits des saisonniers. Un syndicalisme de proximité qui a pour objectif d’informer à partir de débats ou d’activités festives. Mal lotis, les saisonniers ne bénéficient pas d’un statut comparable à celui des salariés : ils n’ont pas de prime de précarité de 10 % en fin de contrat et sont indemnisés à peine plus de la moitié de ce que perçoivent les autres salariés, tout en cotisant autant qu’eux. Pourtant, « leur poids est considérable dans les secteurs clés du tourisme. Ils méritent un peu plus de considération ! », martèle Hervé Garnier, secrétaire national de la CFDT.

Circonstance aggravante, cette année, « la crise aura un impact sur l’emploi saisonnier : les gens feront des séjours plus courts ou dépenseront moins », prédit Hervé Garnier. Au niveau des sections locales, on signale déjà des embauches plus tardives dans le tourisme, souvent en diminution. Dans l’agriculture, les patrons font travailler les saisonniers plus longtemps en jouant sur la modulation du travail. La CFDT craint une multiplication des heures supplémentaires payées au noir. Le profil des candidats change aussi : « Des personnes de tout âge, sans emploi, sont prêtes à prendre des jobs d’été ». Une situation qui laisse présager une mise en concurrence jouant à la baisse sur les salaires.

La campagne « Vos droits ne sont pas en vacances » a pour ambition d’agir au quotidien, en mettant en place des chartes de l’emploi saisonnier avec les collectivités ou en participant à la création de logements. « Un travail de fourmi qui commence à payer » , juge Hervé Garnier. En 2009, les syndicats ont également obtenu une indemnisation chômage plus généreuse pour les saisonniers, avec la possibilité d’être indemnisé dès quatre mois de travail, contre six auparavant. Toujours ça de gagné en attendant la prochaine saison.

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