Appliquer le droit

Les Conventions de Genève, qui fêtent leurs soixante ans, sont trop souvent bafouées.

Xavier Frison  • 27 août 2009 abonné·es

Dans la torpeur de l’été, l’anniversaire est passé un peu inaperçu. À tort : le 12 août dernier marquait les 60 ans des Conventions de Genève, socle du droit international humanitaire depuis 1949. Ces textes «  interdisent toute violence délibérée à l’encontre des civils, prohibent également toute violence ayant un impact disproportionné sur les civils au regard des objectifs militaires légitimes des parties à un conflit et imposent aux États de garantir que les populations civiles ont effectivement accès aux biens et aux services dont elles ont besoin pour survivre » , rappelle le réseau de solidarité internationale Oxfam.

Bien que les Conventions de Genève soient l’instrument juridique le plus reconnu et ratifié à travers le monde, Oxfam déplore une multiplication des attaques à l’encontre de civils dans le monde ces dernières années. Surtout, l’ONG s’inquiète du doublement des actes graves de violence en direction des travailleurs humanitaires depuis 2001 : « Les degrés d’impunité et l’absence d’État de droit dans la plupart des zones de conflit à travers le monde ont atteint des niveaux sans précédent, et probablement un point de rupture. » Régulièrement bafouées dans les conflits modernes, de l’Afghanistan à la République démocratique du Congo en passant par la Colombie, les Conventions de Genève ont été plus affaiblies encore par les États-Unis. L’administration Bush n’a eu de cesse de vouloir s’en affranchir pour atteindre ses objectifs stratégiques et militaires en Irak. « Nous n’avons pas besoin de réinventer le droit international humanitaire, tranche Oxfam. Ce dont nous avons maintenant besoin, c’est que ces principes soient appliqués de manière cohérente et vigoureuse. » Premier visé, le Conseil de sécurité des Nations unies, à qui incombe la responsabilité politique de faire respecter les conventions.

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