Les soixante ans du Mrap

Denis Sieffert  • 22 octobre 2009 abonné·es

Le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) célèbre son soixantième anniversaire samedi 31 octobre. Né dans la clandestinité pendant la Seconde Guerre mondiale, créé notamment par des FTP (Francs-Tireurs et partisans) et des militants des MOI (Main-d’œuvre immigrée), le Mrap n’a cessé de combattre le racisme sous toutes ses formes. Il peut s’enorgueillir d’avoir été à l’origine de l’adoption, à l’unanimité du Parlement français, de la loi contre le racisme du 1er juillet 1972, qui fit de la France le premier pays d’Europe à être doté d’outils juridiques permettant de combattre les violences et les discriminations racistes. Au cours des dernières années, le Mrap a mené un combat opiniâtre contre l’antisémitisme et l’islamophobie. Ce dernier délit étant étrangement délaissé par des organisations situées dans la sphère du Crif comme la Licra et, à certains égards, SOS-Racisme. Ce qui valut au Mrap des attaques injustes et parfois des insultes (en 2006, l’ancien président de SOS, Malek Boutih, fut condamné pour cela). Pour notre part, à Politis , nous nous sommes souvent trouvés en phase avec le Mrap, tant dans le débat sur le voile que lorsqu’il s’est agi de refuser l’interdit fait à l’islamologue Tariq Ramadan de participer au Forum social mondial de Saint-Denis, en 2003.

La journée du 31 octobre – « Mrap, 1949-2009, 60 ans de lutte contre le racisme » – sera placée sous le signe «  des engagements et des résistances pour un monde solidaire et sans racisme, aux côtés des migrants et des réfugiés que la faim, les bouleversements climatiques et les violences sous toutes leurs formes jettent sur les routes de l’exil » . Vaste programme pour une série de débats en présence notamment de Jean Ziegler, du militant altermondialiste congolais Victor Nzuzi, de représentants du Gisti, du Réseau éducation sans frontières et d’un Collectif de femmes de Seine-Saint-Denis. Nous souhaitons donc un bon anniversaire au Mrap et toujours autant d’énergie pour les combats d’aujourd’hui et de demain, que MM. Besson et Sarkozy veillent à rendre si nécessaires.

Société
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