« Je veux porter mon combat au sein des institutions »

Augustin Legrand, cofondateur des Enfants de Don Quichotte, sera sur la liste francilienne d’Europe Écologie pour les prochaines élections régionales.

Lena Bjurström  • 10 décembre 2009 abonné·es

Politis : Vous serez présent sur les listes franciliennes d’Europe Écologie pour les prochaines élections régionales, pourtant vous revendiquiez avec les Enfants de Don Quichotte une démarche non partisane. Pourquoi avoir fait le choix de vous engager en politique ?

Augustin Legrand I Pour le moment, je n’ai pas vraiment le sentiment de devenir partisan ; après tout, Europe Écologie est un rassemblement, pas exactement un parti. Mais c’est vrai que j’entre dans un organe politique, et mon engagement sera forcément différent d’avant. Si j’ai fait ce choix-là, c’est que je veux porter mon combat également au sein des institutions. En fait, je voudrais avoir un pied dans les institutions et un pied dans la société civile, mener mon combat sur les deux fronts. Je voudrais faire la preuve de la nécessité de l’action par le bas, par et pour la société civile, et particulièrement les mal-logés. Je voudrais changer le discours politicien consensuel pour réellement agir. Je voudrais faire de la politique pour les enfants à venir. Ça paraît démagogique de dire cela, mais je le pense sincèrement. Il faut aujourd’hui être capable de se projeter davantage dans l’avenir. Arrêter de croire à des promesses électorales qui ne seront jamais tenues et mettre nos combats en perspective.

Vous avez été démarché par plusieurs personnalités politiques auparavant, pourquoi avez-vous choisi de vous engager avec Europe Écologie ?

Tous ces jeux politiciens de récupération me fatiguent. Quand Christine Boutin est venue me voir, il était évident que seuls mon nom et ma notoriété l’intéressaient, je n’aurais pas pu faire bouger les choses. Avec Europe Écologie, c’est différent. Tout d’abord, les Verts étaient très présents avec les Enfants de Don Quichotte sur le canal Saint-Martin l’année dernière. Ils me connaissent, ils sont conscients de mes convictions et de mes fragilités. Je ne crois pas que ce ne soit qu’un avantage d’avoir Augustin Legrand sur sa liste électorale, car je ne renoncerai pas à mes convictions. Alors s’ils ont voulu travailler avec moi, c’est qu’ils sont prêts à s’engager dans mon combat. Et puis Europe Écologie a non seulement une vraie ouverture vers d’autres couleurs politiques mais surtout vers la société civile. Des personnes, comme Eva Joly, qui viennent de la société civile se sont engagées dans ce mouvement afin d’y mener leur combat. Je crois que le changement en politique passe par la société civile, et ça, en France, seule Europe Écologie l’a compris.

Est-ce Europe Écologie qui vous a démarché ou êtes-vous allé vers eux de votre propre initiative ?

Ça s’est fait un peu dans les deux sens. Ils me connaissaient, je savais qu’ils étaient intéressés ; alors, après réflexion, je suis allé les voir. Mais c’est Cécile Duflot qui m’a vraiment convaincu de l’intérêt de mon engagement en politique.

Envisagez-vous cet engagement en politique sur le long terme ?

Je dirais oui, naïvement. Mais tout dépendra de mes partenaires, de mon sentiment d’être efficace. Je me lance en politique pour continuer mon combat ; si c’est inefficace, cet engagement sera remis en cause.

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