Un classique d’Hollywood

Carlotta sort un coffret de sept films d’Allan Dwan, cinéaste trop méconnu.

Christophe Kantcheff  • 3 décembre 2009 abonné·es

Carlotta édite sept films d’Allan Dwan, de l’époque où celui-ci travaillait pour les studios RKO, au début des années 1950. Allan Dwan ? Un cinéaste trop méconnu, emblématique du classicisme américain, à l’incroyable productivité – plus de 400 films. Né en 1885, Allan Dwan a traversé toutes les périodes du cinéma, celle du muet gardant jusqu’à la fin de sa vie sa préférence. Le critique et réalisateur Peter Bogdanovitch, qui a effectué de longs entretiens avec Allan Dwan, insérés dans les suppléments, explique d’ailleurs que le cinéaste estimait avoir réussi un film (parlant) quand celui-ci restait compréhensible sans le son. Cela ne peut qu’être le fruit d’une mise en scène efficace.
Les sept films disponibles désormais en DVD ont cette qualité d’autant plus précieuse qu’ils relèvent de genres, le western ( Quatre Étranges Cavaliers ou la Reine de la prairie ), le film d’aventure ( les Rubis du prince Birman) ou le polar ( Deux Rouquines dans la bagarre ). Mais ces films tournés avec des moyens réduits, des vedettes qui, pour la plupart, n’ont pas accédé au rang de stars (John Payne, Cornel Wilde, Barbara Stanwick, Rhonda Fleming ou… Ronald Reagan !), et dans des décors empruntés à d’autres films, étonnent aussi par leurs scénarios fondés souvent sur la vengeance ou le ressentiment, mais qui toujours évitent le manichéisme. Chez Dwan, les individus sont duels, complexes, parfois opaques.
Le cinéaste joue aussi avec les apparences trompeuses et les faux-semblants qui dévoilent des vérités. Et il a un talent fou pour filmer les animaux : les chevaux, les éléphants ou les tigres. Si Dwan est un classique, c’est sans doute par la foi dans le cinéma dont il témoigne, une foi qui est loin d’être naïve, mais qui a incontestablement un effet enthousiasmant.

Culture
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