« Agrexco ne passera pas »

Manifestation le 6 mars de Montpellier à Sète contre l’octroi de fonds publics à la firme israélienne.

Lucie Karasinski  • 4 mars 2010 abonné·es

Environ 200 marcheurs sont attendus le samedi 6 mars pour parcourir les 31 km reliant Montpellier au port de Sète avec comme mot d’ordre « Agrexco ne passera pas ». Organisée par une coalition internationale, cette mobilisation veut dénoncer un projet de Georges Frêche. Le président de la région Languedoc-Roussillon offre 200 millions d’euros sur dix ans pour subventionner l’implantation à Sète de l’entreprise israélienne Agrexco, dans le but de faire d’ « Israël un nouvel allié commercial pour la région ».

À la veille du premier tour des élections régionales, Annick Coupé, de Solidaires, et Nicolas Duntze, porte-parole de la Confédération paysanne, prendront la parole lors d’un meeting afin de pointer du doigt cette triple absurdité. Écologique, puisqu’il s’agit d’importer sur des milliers de kilomètres des denrées que l’agriculture régionale peut produire. Sociale, en faisant ce choix au détriment de l’emploi régional. Et enfin éthique : Agrexco, détenu à 50 % par l’État israélien et exportateur de 70 % de la production issue des colonies israéliennes, est un maillon important de la colonisation des terres palestiniennes.

Les 93 organisations, syndicats, partis et associations regroupés au sein de la coalition ont interpellé les candidats sur ce choix de développement peu sensé. La liste d’union À gauche, maintenant ! et Europe Écologie se prononcent contre ce projet. René Revol (À gauche, maintenant !) propose d’utiliser ces crédits pour moderniser le port de Sète et en faire une ­plate­forme permettant de connecter transport maritime de marchandises et ferroutage. Les interventions de Faez Taneeb, paysan palestinien militant, et de Naji Odeh, membre de la campagne « Boycott, désinvestissement, sanctions contre Israël jusqu’à la fin de l’apartheid et de l’occupation en Palestine » (BDS), permettront de situer les enjeux de cette bataille au cœur de celle, plus large, du BDS.

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