Le temps des beaufs
dans l’hebdo N° 1092 Acheter ce numéro
De l’un de ses ministres (rappeler son nom aujourd’hui n’aurait plus guère de sens), François Mitterrand disait qu’il était « suffisant autant qu’insuffisant ». C’est une assez bonne définition du « beauf ». Peut-être même la suffisance est-elle le trait vraiment distinctif de cet archétype social inventé par Cabu, il y a déjà bien longtemps. Ce qui fait le beauf, ce n’est pas tant l’inculture ou l’ignorance – tout cela est si relatif –qu’une certaine jouissance à se montrer inculte ou ignorant. Une absence totale de vergogne. Une propension à proférer les pires sottises avec jubilation. Signe des temps, certains de ces personnages sont actuellement en état de grâce. Assurément, le plus en forme est l’indéboulonnable Georges Frèche. Avec cette saillie délicatement anti-juive, à propos de Laurent Fabius « qui n’a pas une tête très catholique » ,