Pourquoi l’industrie fout le camp
Alors que Nicolas Sarkozy doit présenter des mesures de sauvetage des entreprises frappées
par les restructurations et les délocalisations, trois économistes analysent la désindustrialisation de la France.
dans l’hebdo N° 1092 Acheter ce numéro

Les entreprises Total, Renault, Trèves, Siemens, Continental, etc. sont aujourd’hui touchées par une vague de restructurations. Hier, c’étaient Michelin, Renault-Vilvorde, Philips et bien d’autres… Pendant que les politiques se renvoient la patate chaude de la politique industrielle depuis des décennies, la désindustrialisation continue et même s’accélère. La crise a entraîné la destruction de près de 200 000 emplois en 2009. Et, selon un document de travail de la direction générale du Trésor, dévoilé récemment, la France a perdu 1,9 million d’emplois industriels entre 1980 et 2007, soit 71 000 par an. C’est donc sur fond de désastre que Nicolas Sarkozy a prévu de tirer les conclusions des états généraux de l’industrie et de présenter une série de propositions pour une nouvelle politique industrielle. Quelles sont les raisons de cette situation ? Est-elle inévitable ? Trois économistes répondent et formulent des propositions pour sortir de cette spirale infernale.
« L’industrie a été oubliée des politiques publiques »
Jean-Louis Levet, directeur général de l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires).
Comment éviter la désindustrialisation du pays ? Telle est la question qui anime le débat public depuis l’élargissement de la crise financière américaine puis mondiale à l’ensemble de l’économie. Pourtant, ce processus est en marche depuis le milieu des années 1990. La crise ne fait qu’en