Parutions
La politique étrangère de Nicolas Sarkozy, rupture ou continuité ?
_ Revue internationale et stratégique n° 77. 241 p., 20 euros.
S’il fallait résumer ce numéro de la revue de l’Iris, à la fois documenté et pluraliste, ce serait d’une phrase prononcée par Nicolas Sarkozy devant le Congrès américain :
« Je veux être votre ami. » C’était, selon l’auteur de l’article, Charles Cogan (chercheur à Harvard après avoir été… responsable de la CIA), « la fin du ressentiment » gaullien qui datait de la Deuxième Guerre mondiale. Le « rapprochement » avec Washington constitue en effet le principal axe de la nouvelle diplomatie française. Pour Charles Cogan, c’est la « menace de l’islamisme radical » qui condamne les deux pays à l’entente. Corollaire de ce rapprochement, la rupture avec un autre héritage gaullien, la politique dite pro-arabe et « une relation difficile avec Israël ».
Certaines tensions avec l’Allemagne et « une recherche de proximité avec la Russie » constituent selon le même auteur les traits dominants de la diplomatie sarkozyenne. Si cette analyse nous semble peu discutable, elle est cependant nuancée par d’autres approches que nous propose la revue dirigée par Pascal Boniface. On lira notamment avec intérêt le point de vue de Charlotte Lepri, spécialiste des États-Unis à l’Iris, la critique d’un certain « pragmatisme » sous la plume du correspondant de Time Magazine, Bruce Crumley, et l’inventaire des « coupables silences » sur les droits de l’homme par le directeur parisien d’Human Rights Watch, Jean-Marie Fardeau. Côté débat, la revue a donné la parole à Xavier Bertrand et à Jean-Christophe Cambadélis. Lequel critique « l’intransigeance » française dans le dossier du nucléaire iranien. N’est-ce pas la preuve que l’Amérique de Sarkozy est plus proche de Bush que d’Obama ?
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