Sélection TV/Radio
dans l’hebdo N° 1103 Acheter ce numéro
T### ÉLÉVISION
Lundi 24 mai
Cabaret-Berlin, la scène sauvage
Arte, 22 h 05
Années 1920. Berlin attire artistes et intellectuels dans un foisonnement créatif exceptionnel. Les cabarets se font le théâtre d’expérimentations artistiques où se bousculent l’expressionnisme, le dadaïsme, la nouvelle objectivité et le constructivisme. Des cabarets qui reflètent en même temps les rêves et les désillusions d’une société en crise. Fabienne Rousso-Lenoir réactive quinze années de contestation et de création, avant la montée du nazisme.
Mardi 25 mai
Tchernobyl : une histoire naturelle ?
Arte, 20 h 35
Et si la zone sinistrée par l’explosion du 26 avril 1986 était devenue un paradis pour la faune et la flore ? Ce documentaire original de Luc Riolon dévoile des études étonnantes sur des espèces exposées à une radioactivité mille fois plus élevée que la normale. Des pins qui poussent en boule, des rongeurs très résistants et des chevaux rarissimes s’adaptent à un environnement où toute vie humaine est proscrite.
Mercredi 26 mai
Neuromarketing : des citoyens sous influence ?
Canal +, 22 h 25
Abreuvés de publicités sept jours sur sept, pendant six ans, à raison de huit heures par jour… Cela équivaut
au nombre de publicités vues au cours d’une vie. 62 millions au total, et un seul objectif : imprimer sa marque dans le cerveau du consommateur. Pour autant, celui-ci n’est pas vraiment docile.
80 % des produits lancés sur le marché échoueraient durant la première année. De quoi inventer alors le neuromarketing… Fini le temps
du marketing poussiéreux, né au lendemain de la crise de 1929 aux États-Unis. Désormais, aux études de marché, sondages et autres enquêtes orales s’ajoutent les techniques de neuro-imagerie, et notamment l’imagerie
à résonance magnétique (IRM). C’est
à la source même, dans le subconscient
du client, qu’il convient de chercher
pour mieux appuyer sur le « bouton achat » de son cerveau. Alternant séquences factuelles, réflexions
de chercheurs, animations et images d’archives, Laurence Serfaty explore les différentes facettes de ce marketing « neurologique » créé aux États-Unis il y a dix ans et aujourd’hui implanté en France.
RADIO
Vendredi 28 mai
Nous autres
France Inter, de 20 h 10 à 21 h
Un reportage de Zoé Varier consacré
au regroupement familial d’urgence après le séisme à Haïti, à travers le témoignage de deux familles qui tentent de faire venir leurs enfants ou des proches résidant encore sur place.
Non sans difficulté quand la précarité ou la maladie freinent des dossiers perdus dans les méandres de l’administration française, englués dans les lois relatives à l’immigration.
Des situations qui soulignent les promesses non tenues d’Éric Besson.
Sur arteradio.com
L’École pirate
L’heure de la rentrée des classes sonne
au clocher de Limerlé, village de trois cents âmes des Ardennes belges. Fabienne Laumonier et Christophe Rault, réalisateurs radiophoniques, racontent
la première année d’existence du premier lycée public autogéré de Belgique. L’École pirate livre le quotidien de ces élèves et professeurs qui, d’assemblées générales en préparations de repas
et en évaluations, expérimentent l’égalité entre lycéens et enseignants. Partie
du constat qu’ « il arrive que l’école secondaire produise des exclus qui ont perdu progressivement le désir d’apprendre » , cette « pédagogie nomade » tente de redonner le goût
du savoir à une soixantaine d’adolescents proches de la rupture scolaire. Passé l’automne et l’excitation de la nouveauté, le froid piquant des Ardennes révèle les doutes et les difficultés d’une philosophie qui fait de la responsabilité sa pierre angulaire, inscrite dans le temps.
Le temps d’une année scolaire et de venir à bout du « droit à l’errance cognitive », qui laisse la liberté de ne pas assister
aux cours. Car, pour Benoît Toussaint, fondateur de l’école, « on gagne plus
en faisant confiance aux jeunes qu’en les sanctionnant ».
Témoins privilégiés de cette expérience, les réalisateurs captent les enthousiasmes, les dérapages, les échecs et les victoires d’une utopie devenue peu à peu réalité. Ce documentaire radiophonique place l’auditeur dans une proximité totale avec les personnages. Jusqu’à ce que l’éclosion du printemps révèle des adolescents sur le point de devenir adultes. « On les voit se redresser comme des fleurs qui manquaient d’eau » , observe un villageois au détour d’un chemin, comme une allégorie de la maturité acquise après un hiver particulièrement rude.