Balade sur les docs

Le festival Sunny Side,
à La Rochelle, tient
sa 21e édition. Outre
une sélection de films,
un état des lieux du marché du documentaire.

Jean-Claude Renard  • 17 juin 2010 abonné·es

Vingt et unième opus. C’est dire si le marché international du documentaire (du 22 au 25 juin) a déjà derrière lui sa pleine majorité. Au programme du festival, cette année, une sélection de films « rebelles » (une quinzaine d’œuvres accessibles au grand public à la médiathèque Michel-Crépeau) – « rebelles » au sens large, par le sujet traité, les moyens de production, les conditions de réalisation et de diffusion, parfois en dehors des circuits traditionnels.

Parmi la sélection, les Médicamenteurs, de Stéphane Horel, Annick Redolfi et Brigitte Rossigneux, remarquable (et inquiétant) décryptage des liaisons dangereuses entre les pouvoirs publics, les médecins et les laboratoires ; The End of The Line, de Rupert Murray, documentaire consacré aux conséquences de la pêche à outrance à travers le monde ; Uranium, l’héritage empoisonné, de Dominique Hennequin, autour de l’exploitation de l’uranium au Gabon et au Niger ; Que personne ne bouge !, de Solveig Anspach (la réalisatrice étant l’invitée d’honneur du festival), un retour sur quelques femmes dans la précarité, muées en braqueuses, entre 1989 et 1990, filmées dix ans après ; ou encore In Prison My Whole Life, de Marc Evans, parti sur les traces de Mumia Abu-Jamal ; et Zanzibar Soccer Queens, de Florence Ayisi, portraits de footballeuses déterminées à améliorer leurs conditions de vie grâce au ballon rond dans un pays majoritairement musulman.

Mais, surtout, Sunny Side of the Doc est l’occasion de rencontres entre les professionnels. Sont attendus pour cette nouvelle édition plus de 270 décideurs et acheteurs de toutes nationalités, une vingtaine de chaînes, une trentaine de projets présentés (façon pitch, en espérant séduire un producteur). Points forts des tables rondes, un débat sur les nouvelles missions de service public de télévision (pas seulement en France), la place du docu face à l’éclatement des écrans et la modification des pratiques, un autre débat sur le renouveau de l’investigation, entre les problèmes de droits et les restrictions budgétaires.

D’autres forums sont au programme, dans la lignée de l’édition précédente : l’exploration de nouveaux territoires (ceux de l’Amérique du Sud et de l’Asie), de nouvelles écritures, et des nouveaux formats qu’implique le multimédia, appelé maintenant le « transmédia ». Entre la diffusion en 3 D et le web documentaire. Des matières à réflexion.

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