Changer de République

Une association milite pour l’élection d’une assemblée constituante. Une démarche qui donnerait aux Français le choix de leurs institutions politiques.

Blandine Le Cain  • 8 juillet 2010 abonné·es

Et si on élisait une constituante ? L’idée peut sembler étrange aujourd’hui. C’est pourtant celle qui est défendue par l’association « Pour une constituante », qui milite depuis 2008 pour l’élection d’une assemblée dont l’unique rôle serait d’élaborer une nouvelle constitution. Pour son président, André Bellon, refonder nos institutions relève d’une « révolution psychologique » nécessaire. Selon lui, le décalage actuel entre les citoyens et leurs représentants est comparable à « la divergence entre pouvoir et peuple qui caractérisait la monarchie absolue ».

L’ancien député PS voit dans une constituante un « instrument de libération » des citoyens. En les dotant d’un pouvoir de décision, elle les ferait « redevenir acteurs » de leur société. Elle permettrait surtout d’éviter une réaction violente au décalage qui existe entre des instances traditionnelles du pouvoir et une société qui a évolué. « Soit on accepte cette évolution et elle se fait pacifiquement, soit on la refuse et on risque une révolution. »

L’idée d’une VIe République n’est pas nouvelle. Certains responsables politiques comme Arnaud Montebourg (PS) revendiquent un changement de constitution. Ce qui différencie la démarche de l’association, c’est la volonté de « donner une clé pour que les gens se posent eux-mêmes la question », et non de livrer un projet tout prêt. Elle refuse également tout rapprochement avec un parti ou une personnalité politique. Jean-Luc Mélenchon (PG), par ­exemple, défend lui aussi l’idée d’une VIe République. Cependant, « sa démarche dans un cadre institutionnel a ses limites », selon André Bellon. Ce dernier s’oppose aussi à l’idée défendue par Mélenchon d’une constituante à l’échelle européenne. « Une constituante passe d’abord par l’affirmation des peuples tels qu’ils existent ». L’association a gagné 150 adhérents en un an et demi. Le tout est de savoir si les citoyens s’approprieront cette revendication, pour l’heure un brin utopique.

Politique
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

Réduire les dépenses, c’est renoncer à faire de la politique
Parti Pris 17 juin 2025

Réduire les dépenses, c’est renoncer à faire de la politique

Les politiques s’enchaînent et se ressemblent, focalisées sur la seule question comptable, budgétaire. Avec pour seule équation : réduire les dépenses. Mais faire de la politique, ça n’est pas ça.
Par Pierre Jacquemain
À Nancy, les socialistes règlent encore leurs comptes sur le cas insoumis
Politique 16 juin 2025 abonné·es

À Nancy, les socialistes règlent encore leurs comptes sur le cas insoumis

Réunies pendant trois jours, les trois orientations du parti au poing et à la rose se sont déchirées sur la question de l’alliance avec La France insoumise. Le sujet, latent depuis 2022, n’est toujours pas réglé. Et le congrès de ce parti coupé en deux semble n’avoir servi à rien.
Par Lucas Sarafian
Retraites : avant de censurer, les socialistes à la recherche éternelle de l’équilibre
Politique 13 juin 2025

Retraites : avant de censurer, les socialistes à la recherche éternelle de l’équilibre

Alors que le conclave touche à sa fin, les roses sortent peu à peu d’une logique de non-censure. François Bayrou se retrouve menacé mais les socialistes ne veulent surtout pas être perçus comme les agents du chaos politique.
Par Lucas Sarafian
Congrès PS : après la défaite, les petits espoirs de nuisance des anti-Faure
Politique 6 juin 2025

Congrès PS : après la défaite, les petits espoirs de nuisance des anti-Faure

Le résultat du congrès des socialistes dessine un parti scindé en deux camps. De ce fait, les opposants internes n’envisagent pas de quitter la « vieille maison ». Ils pourraient disposer d’une importante minorité de blocage dans les instances internes.
Par Lucas Sarafian