Cueillir soi-même à la ferme

Claude-Marie Vadrot  • 8 juillet 2010 abonné·es

Que faire?

Qui fait depuis trop longtemps la queue sur la liste d’attente d’une Amap, qui déteste les grandes surfaces et veut consommer en accord avec la saison en faisant participer ses enfants peut opter pour une solution sympa : cueillir soi-même ses fruits et ses légumes dans les exploitations agricoles du réseau Chapeau de paille. Vingt-quatre paysans ouvrent leurs champs et leurs vergers en rappelant incidemment aux amateurs de radis, fraises, pommes, groseilles, salades ou navets que la terre est basse et que les arbres sont hauts ; et que récolter est un vrai travail. L’idée a été découverte en Angleterre en 1985 par cinq jeunes agriculteurs franciliens qui font peu à peu école en France, plus particulièrement en Île-de-France, qui abrite dix exploitations, dont cinq en Seine-et-Marne. On compte aussi trois fermes dans le Nord. Ces paysans ne vendent ni sur les marchés ni dans la grande distribution. Ils ne sont pas bios, mais adeptes d’une agriculture durable, « mettent le moins possible » de produits chimiques, ont recours à des pratiques biologiques, utilisent du fumier comme engrais et désherbent mécaniquement. Les cueilleurs ne font pas (trop) de dégâts, mais nous attendons avec curiosité l’ouverture d’une étable où chacun pourra traire les vaches à la main…

Pourquoi ?

D’abord, parce que le consommateur qui se penchera avec son panier sur les fraisiers, les framboisiers, la salade ou les asperges aura déjà deux premières satisfactions : cuisiner local et être certain de manger des fruits et des légumes pendant leur saison naturelle. Ensuite, le consom’acteur sera récompensé de ses efforts : selon les produits ramassés ou cueillis il paiera entre 10 et 40 % moins
cher que dans une grande surface ou au marché. Réduction mécaniquement et directement proportionnelle à la difficulté de récolte puisque
le coût de la main-d’œuvre de cueillette est élevé, même si les ouvriers agricoles ne sont jamais très bien payés. Donc, plus le fruit ou le légume est difficile et long à cueillir, plus le consommateur y gagnera puisqu’il faut plus de main-d’œuvre pour une barquette de 250 g de framboises que pour un kg de carottes. La cueillette sur place est aussi un moyen de participer à la survie et au maintien d’exploitations agricoles près des villes.

Comment ?

• Sur le site, choisir la ferme la plus proche et regarder la liste,
pour chaque exploitation, des légumes, fruits ou fleurs de la saison disponibles.

• Pour la cueillette, entre avril et novembre, se pointer le matin à partir de 9 h avec son panier. Paiement à la sortie en fonction du poids récolté.

• Transport : la plupart des fermes organisent un covoiturage sur leur site.

• Ajoutons qu’au hasard des campagnes ou de la toile on peut découvrir d’autres fermes proposant aux consommateurs de faire leur propre cueillette.

Le geste utile
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