La junte venue du ciel

Récemment réédité, « l’Éternaute 1969 » préfigure, sous une histoire d’extraterrestres,
la dictature militaire
en Argentine.

Marion Dumand  • 30 septembre 2010 abonné·es
La junte venue du ciel
© PHOTO : DR L’Éternaute 1969, Alberto Breccia (des.) et Hector Oesterheld(sc.), traduit de l’espagnol par Alejandra Carrasco Rahal, éditions Rackham, non paginé, 19 euros.

«Maudite », « prémonitoire » . Deux adjectifs reviennent pour qualifier l’Éternaute 1969, quarante et un ans après sa publication. C’est dire si le titre de cette bande dessinée était bien choisi. Deux dates marquent son destin. En 1969, les lecteurs de Gente – genre de Paris Match argentin – redécouvrent le scénario d’Hector Oesterheld créé en 1957, mais dessiné cette fois-ci par Alberto Breccia. En 1977, Oesterheld est arrêté par les militaires au pouvoir ; Breccia, menacé, cache son travail. Révolutionnaires, l’Éternaute , ses extraterrestres et sa machine à remonter le temps ? Encore faut-il l’écouter, comme le fait le narrateur du récit, qui nous prévient : « Quand l’éternaute se tut, tout était clair, si clair que je fus empli de terreur et de compassion pour lui, pour moi, pour toi, lecteur. Mais n’anticipons pas… »

N’anticipons pas, puisque cette bande dessinée d’anticipation eut plusieurs vies. La première, sous la plume du dessinateur Francisco Solano Lopez, fut longue (de 1957 à 1959), ­paisible et réaliste. Une « historieta » sans histoires, mais pleine d’aventures. C’est parce qu’elle avait le charme des souvenirs bien digérés que le directeur de Gente fit revivre cette « bande dessinée que […] nous

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Culture
Temps de lecture : 6 minutes