Calculer son bilan carbone

Patrick Piro  • 28 octobre 2010 abonné·es

Que faire ?

Un bilan carbone, ça se présente comme un petit quiz innocent : il suffit de répondre sur un site Internet à quelques questions concernant son mode de vie – chauffage domestique, déplacements, alimentation, équipements, etc. Au bout, on vous présente la « douloureuse » : « Les émissions annuelles de CO2 de votre foyer s’élèvent à 13,2 tonnes, soit 2,5 fois ce que la planète peut supporter si nous voulons stopper le dérèglement climatique. » Coup de goumi ! Nos efforts, espérions-nous, nous maintenaient dans l’acceptable. Oui mais voilà : l’avion… Le moindre vol transatlantique écrabouille sans pitié les gains de la sobriété en steaks, des trajets urbains en deux-roues et de l’absence d’écran géant dans le salon.

Deux grandes catégories de bilans fleurissent sur Internet. Premièrement, des « calculettes CO2 » qui évaluent les émissions d’un déplacement, par exemple. On les trouve sur des sites marchands, et le résultat est supposé valoriser leur commerce : billets de train, chaudières à énergies renouvelables ou encore « crédits carbone » pour « compenser » vos émissions, donations qui financeront des projets « absorbeurs » de CO2, etc. Deuxièmement, des bilans complets proposés par des associations ou institutions qui luttent contre le dérèglement climatique. Il faut y consacrer plus de temps (environ 30 minutes) et répondre à des questions détaillées sur l’ensemble de ses consommations afin d’obtenir une image réaliste de ses émissions. S’il ne faut pas en attendre des résultats identiques, ils reflètent néanmoins assez fidèlement le poids relatif des quatre grands postes : maison, déplacements, alimentation et équipements (aucun espoir, donc, de voir l’un d’eux absoudre les vacances au Pérou…).

Pourquoi ?

Un peu comme pour la santé parfois, on éviterait bien de se prescrire un « bilan carbone » : l’ignorance est apaisante. Mais la réalité est tenace, les pays industrialisés vivent sur le dos de la planète. Ce n’est pas une découverte, mais il est salutaire de constater à quel point nous surconsommons des biens et services. Découverte utile : il n’y a pas que la voiture ou la chaudière qui émettent du CO2, tous nos actes y participent dès qu’ils mettent en jeu une production, ponctionnent des ressources, etc.

Ensuite, il ne faut pas concevoir le bilan carbone comme un outil de démoralisation. D’abord parce qu’une part de nos émissions est le résultat de politiques sur lesquelles les individus n’ont que peu d’influence directe. Ensuite parce que, en livrant le bilan, les sites suggèrent des mesures afin de l’atténuer. Enfin, si l’objectif est de diviser nos émissions par quatre, dans nos pays, c’est à l’horizon 2050 qu’il faudra y parvenir. À chaque année sa peine : l’été 2011, ce sera le train !

Comment ?

• Quelques suggestions de sites de calcul bien détaillés :
www.ademe.fr/climact (manque de finesse)

www.bilancarbonepersonnel.org 

www.coachcarbone.org 

www.leclimatentrenosmains.org 

www.fge-carbone.com (très ergonomique)

• Testez plusieurs sites pour affiner votre bilan

Le geste utile
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